La mondialisation des influences musicales ont rendu l’origine géographique d’un groupe pratiquement obsolète. Or, dans le cas de Gaza, leur ville d’origine est aussi importante pour la compréhension du groupe et de son propos, que la Norvège l’est pour Darkthrone. Venir de Salt Lake City et s’appeler Gaza n’est pas exempt de signification. Bien au contraire, c’est là même la clé de lecture de ce nouvel album, toujours sans aucun compromis, localisé quelque part entre le grind et le sludge. Un Coalesce plongé dans le goudron.
Moins chaotique qu’I don’t care where I go when I die, He is never coming back exhale toujours le même désir de rage vengeresse, concentré dans cette voix rauque et gorgée de haine.
Peut-être encore plus que sur leur album précèdent, le jeu entre les mélodies exsangues et les variations rythmiques distingue Gaza de la meute tant les riffs noirs se ressemblent un peu tous pour que l’on puisse bien distinguer chaque titre en ne se concentrant que sur eux. Toutefois, dans un monde où les productions compressés, les batteries retouchées et les gimmick à peine originaux (Attack ! Attack ! …) sont vite dévorés comme un cadavre frais par des hordes de zombie, Gaza est une anomalie bienvenue pour qui l’honnêteté est bien plus importante quand on joue une musique violente que le nombre de notes par minute.
L’engouement des fans dévoués à la cause du groupe en aura peut-être attiré maintenant un peu trop qui seront déçus de ne pas découvrir un groupe aussi révolutionnaire. Gaza ne l’est malheureusement pas. En revanche, à l’image des premiers disques de black metal ou de Public Enemy, leur détermination pour exprimer leur colère est bien réelle et suffit à convaincre de la pertinence de leur musique à ce jour. Plus qu’un genre, Gaza est synonyme de rage. Celle qui pousse à cogner de ses poings un mur en béton jusqu’à ce qu’il s’écroule. Un îlot de réalisme dans une ville où ne pousse que la crédulité.
- how it is. how it’s going to be
- the kicking legs
- bishop
- the biologist
- windowless house
- he is never coming back
- canine disposal unit
- the anthropologist
- the meat of a leg joint
- the astronomer
- tombless
- the historian
- carnivore
déception ici.
Moins intéressant parce que moins fouillé (et fouillis), moins allumé, moins radical, moins en colère.
En fait, j’ai surtout l’impression d’être cette fois face à des gars qui font précautionneusement attention à chaque instant de leurs compos. Et dans le cas Gaza, ça dessert plus qu’autre chose : moins de spontanéité. L’effet du premier album, où des zicos géniaux en mettaient dans tous les sens, visiblement pas très soucieux de savoir le pourquoi du comment de leur tambouille, s’estompe. Cette fois, la recette est très réfléchie, trop réfléchie. trop lente peut-être, répétitive.
Pourtant, de belles choses, des morceaux qui sortent du lot (l’éponyme !), un son excellent, un brailleur en forme, un batteur génial, mais… non.
« …le jeu entre les mélodies exsangues et les variations rythmiques distingue Gaza de la meute tant les riffs noirs se ressemblent un peu tous pour que l’on puisse bien distinguer chaque titre en ne se concentrant que sur eux. »
???
Un peu d’accord avec pearly pour le côté décalé qui donnait un certain charme au précédent opus ! Cependant tous les qualificatifs suscités qui apparaissent comme des défauts procurent une belle homogéneité à l’ensemble et me font grandement apprécier cet alboum que je qualifierais d’aussi bon que son grand frère ! De plus, chose rare de nos jours, Gaza est identifiable dès les premières secondes de part ces sonorités bien poisseuses qui sentent le souffre !!! Du beau boulot !
Je suis assez de l’avis de pearly mais t’as pondu une belle chronique salaupiaud.