Mystérieux groupe ayant eu droit à son set lors du dernier Roadburn en avril dernier, Trounce vient enfin sortir avec The Seven Crowns son premier album. Mais c’est qui Trounce ?! Il s’agit de la dernière sensation venant de Suisse, contenant en ses rangs la fine fleur locale, dont certains qu’on ne pensait plus pouvoir entendre ! En effet, on retrouve là au chant Renaud Meichtry de feu-Kruger, accompagné de Jonathan Nido (guitare) et Luc Hess (batterie), tous deux officiant chez Coilguns, Léa Martinez (Svarts), ainsi que deux membres des excellents Yrre: Naser Ardelean (guitare) et Anna Sauter (sampler). Un line-up expérimenté pour un résultat aux confluences de nombreux genres: black metal, punk, shoegaze, doom et expérimentations bruitistes…
Aussi surprenant que ça puisse paraître au vu du pedigree de ces suisses, Trounce a souhaité ici privilégier les blasts, donnant à ce premier album une certaine férocité. Une facette black metal qui est certes bien mise en avant mais qui se voit contrebalancer par des envies mélodiques très prononcées. Ainsi l’on passe de tornades d’agressivité (disons pas loin d’un black metal à la suédoise) à des atmosphères parfois moins tempétueuses, lorgnant pas très loin de The Ocean (« The Goose And The Swan »).
Une ambivalence qui ne demeure cependant pas du tout du côté de l’alternance calme/tempête, devenant prévisible chez de nombreux groupes estampillés « post ». Non, loin de là, chez Trounce, on est bringuebalé sur fond de blasts infernaux quasi incessants avec une voix passant de cris puissants (aux modulations très intéressantes comme ces spoken words rauques sur « Silene ») à des sortes d’incantations en voix clean (auxquelles on se fait assez rapidement) apportant là une facette épique ravageuse. L’atmosphère dégagée possède une puissance folle, seulement calmée lors de « The Circus », titre plus rock mais pas moins torturé.
Bref une réunion de talents de la scène helvétique, jolie sur le papier, dévastatrice mais pleine de nuances dans les faits. Une grosse claque.
Et vous n’en aviez pas eu assez, Trounce propose son live au Roadburn en guise de bonus, l’occasion d’observer combien leurs imposantes capacités de violence et d’hypnose fonctionnent à plein tube sur scène. A ne pas louper s’ils passent près de chez vous !
- The Seven Sleepers
- Faith, Hope, Love
- Stones
- Codex
- The Goose And The Swan
- The Crippled Saint
- Silene
- Death Of The Good Men
- The Circus
- Walls
- The Wheel
- Roadburn Prologue
- The Crippled Saint
- Echoes
- Stones
- The Goose And The Swan
- Codex Unsealed
- Many Waters Cannot Drown Love
- The Circus
- The Wheel
- Arias From The Empty Room
- Walls
Pas encore entendu l’album, il va falloir y remédier, mais leur set au Roadburn était vraiment classe, le projet et le line-up m’avaient intrigué sur le papier, et je n’ai pas regretté du tout d’aller les voir en effet ! Avec un très bon jeu de lumières en plus.