2 faits majeurs ont accompagné la création de ce 4ème album des petits prodiges canadiens devenu en l’espace de quelques années une des figures majeures du metal prog. D’abord, le groupe décida de se passer de label et devint un des premiers à financer entièrement un album grâce au crowd-funding, réussissant à glaner pas moins de 340,000 dollars en préventes, ce qui leur permettra de se payer un mois dans un des plus beaux studios de Toronto et d’embaucher Chris Adler, le batteur de Lamb of God comme musicien studio. Le groupe qui avait jusqu’alors le même line up qu’à ses débuts, vit en effet le départ de son batteur et un certain désintérêt de son bassiste qui n’a pas enregistré toutes les parties de l’album et n’a semble-t-il pas participé à la composition, contrairement aux autres albums.
Malheureusement, ces changements s’entendent et Volition me laisse une impression plus que mitigée, la qualité des compos étant en général en baisse, la comparaison laisse à désirer avec son prédécesseur Scurrilous. Rien de catastrophique, mais alors que le groupe commence à tourner en rond au niveau stylistique, ils ne compensent pas en terme d’inspiration, leur science du riff se transforme en un recyclage pas toujours habile des gimmicks qui ont fait leur succès. C’est d’autant plus marquant au niveau vocal, Rody Walker ressassant le même genre de mélodie d’un morceau à l’autre.
Reste la virtuosité, la rythmique est toujours aussi impeccablement millimétrée, les guitares mitraillant les notes, le chanteur flamboyant et unique dans sa façon de poser des voix clair sur des riffs thrash/prog, mais le sentiment de déjà vu est tenace.
Je boude donc mon plaisir, je concède que ce nouvel album n’a rien d’une bouse mais il est juste moins réussi que les précédents à mon gout, ce qui n’entache pas pour autant mon attachement au groupe, que je reverrais pour autant avec plaisir sur scène.