Dark Circles, derrière ce nom peu évocateur se cache un groupe québecois semblant fortement inspiré par la scène scandinave, oui mais laquelle ? S’il y a un « Dark » dans leur nom, c’est forcément à du black qu’on va avoir affaire à moins que ça ne soit du death… ?
Raté et encore raté, le groupe Montréalais semble davantage influencé par des groupes comme Martyrdöd ou Skitsystem, soit le fleuron de la scène crust/d-beat nordique.
D’évidentes influences qui se voient marquées d’emblée par un riffing typique: rapide, abrasif mais plutôt mélodique. Les vocaux monocordes sont hurlés sans faire trop preuve de variation, ils sont néanmoins assez expressifs pour donner le cachet « blackened » à l’ensemble.
Au niveau de la construction des morceaux, ça va souvent droit au but mais ne sombre jamais dans la redondance grâce à des rythmiques variées (notamment Collapse et son ralentissement mélancolique). MMXIV bénéficie en plus d’un son bien équilibré avec une belle présence de la basse (Darkness Purveyor), ce qui est souvent le point faible dans les sorties du genre. Il n’y a pas grand chose à reprocher à cet album si ce n’est peut-être l’interlude ambient qui, même si elle permet de reprendre ses esprits après la première vague de violence, aurait pu être un peu réduite car elle casse vraiment la dynamique du disque.
Les hostilités reprennent fort heureusement de plus belle avec le sauvage Downcast que n’aurait pas renié un Wolfbrigade. Le bien nommé Distress diminue ensuite la vitesse mais pas la hargne pour un crust mid-tempo au climat tout aussi délétère que quand ça joue vite, une touche de sensibilité en plus. Le final fait revenir Dark Circles aux fondamentaux punk, tout à cent à l’heure, tripes vomies dans le micro pour conclure avec The Coldest Year/Le Drapeau Noir, au final minimaliste plus émotionnel entre accords simples et entêtants, roulements de tambour et hurlements dans le lointain.
MMXIV est au final une très intéressante découverte de la part de nos lointains cousins. En dépit du fait de s’attaquer à un style dans sa plus pure tradition, Dark Circles y incorpore des variations émotionnelles et mélancoliques ajoutant un peu plus d’accroche à leur ténébreux son. Une réussite.
- Sun Setter
- Collapse
- Remission
- Darkness Purveyor
- Interlude (Suffocate) OP. 28 NO. 4
- Downcast
- Distress
- Despair
- The Coldest Year/Le Drapeau Noir