Incroyable. Il aura fallu attendre 22 ans pour qu’Entombed daignent enfin prendre L’orientation qu’ils auraient dû prendre à la suite de ce que je considère comme l’une des plus grandes trilogie de metal extrême de l’histoire (Left hand path en 1990, Clandestine en 1991 et Wolverine blues en 1993).
Bon évidemment, on s’en doute bien, en 22 ans de l’eau a coulé sous les ponts, pas mal de changements sont intervenus : exit, pour citer les plus illustres, Nicke Andersson, Lars Rosenberg et Lars Goran Petrov ; à y regarder de plus près, en fait, il ne reste plus grand monde. Au point que le groupe a même changé de nationalité, il est désormais Américain. Du coup, il était logique qu’il change également de nom. Maintenant que j’y pense, j’ai bien l’impression qu’il faille conclure qu’il ne s’agit pas d’Entombed.
En revanche, on a bien affaire à ce que ces légendes du death auraient dû faire, selon moi, pour ne pas s’embourber dans une série d’albums au mieux bons, au pire fort dispensables.
Quelle est donc cette fameuse orientation salutaire ? La qualité tout simplement. Voilà la clé. Et accessoirement pratiquer un metal ultra heavy aux soli inspirés, au groove démoniaque et au riffing frisant le classicisme des grands noms. Retourner à la source. Il faut être absolument réactionnaire.
Dès le premier album, les influences heavy de Black Breath étaient présentes (ne serait-ce que le titre de l’album… Heavy breathing), les fans de la première heure ne devraient donc pas augmenter le taux d’infarctus national à l’écoute de Slaves beyond death ; ils doivent toutefois savoir (faisons preuve de prudence, le metalleux lecteur de ce site n’est plus tout jeune, à l’instar de l’équipe de rédacteurs) que le propos est cependant moins abrupt, moins sauvage ; le côté At the gates a disparu. Mais le côté vicieux est exacerbé. Et le vice, c’est jouissif.
Les oreilles les plus affutées connaissent déjà Black Breath, au moins depuis leur deuxième album Sentenced to life (2012) qui avait reçu un bel accueil. Personnellement, je n’avais pas prêté une grande attention au quintet et il aura fallu attendre le côté immédiatement plus accrocheur de Slaves beyond death pour que je sois conquis – et qu’accessoirement je me rende compte que toute la discographie dépote.
Si on devait citer quelques influences, il me semble désormais plus approprié d’aller chercher du côté de chez James Hetfield, Dave Mustaine et compagnie (non, les jeunes, ne partez pas !). L’alliance de la puissance et de la mélodie portée à son apogée. Un déchainement de riffs qui sont de véritables étendards pour la cause metal. Tous les ingrédients sont présents pour ravager les pits des salles les plus réfractaires. On a l’impression qu’il n’y a rien de plus facile, ça parait tellement simple de faire de la musique lourde et qui nous exhorte à « tous les tuer » ou à se demander « qui est prêt à acheter une paix qui vend ?« . Et c’est là la grandeur de Slaves beyond death, nous convaincre que seule la qualité compte, peu importe au final que les titres s’inscrivent dans un mouvement musical déjà balisé. On a presque peine à croire que ces 50 minutes de metal aient attendu 2015 pour voir le jour.
Je ne cherche même pas à citer des titres pour mettre en avant tel ou tel aspect, tout est mémorable et digne d’éloge. Je tente quand même une brève conclusion propre à attirer le chaland : Ride the lightning meets le death à la Suédoise.
Tracklist :
01-Pleasure, Pain, Disease
02-Slaves Beyond Death
03-Reaping Flesh
04-Seed of Cain
05-Arc of Violence
06-A Place of Insane Cruelty
07-Burning Hate
08-Chains of the Afterlife
Ah ouais, Hetfield et Mustaine ? J’ai jamais pensé à eux en écoutant Black Breath… Peu importe, comme tu le dis la qualité est là et en concert c’est sacrément jouissif.
ah ben pour moi, si on a été bercé par Metallica et Megadeth, on ne peut pas ne pas penser à une version death de ces 2 groupes ; des riffs ou des leads évoquent pour moi clairement Ride the ligthning ou And justice for all.
Mon étonnement vient surtout du fait que je n’ai pas encore écouté cet album dans son intégralité. Mais effectivement, après écoute de « Seed of Cain » le rapprochement me paraît évident.
bon tu me rassures, je craignais d’être victime d’hallucinations auditives
Excellent disque, en effet. Ca défouraille comme il faut. La chronique me donne bien envie de me le remettre dans les esgourdes !