« We have never made a huge fuss about being unique or groundbreaking. Really, we are all ripping Meshuggah. »
On sait à quoi s’en tenir quand c’est le groupe qui raconte ça, alors que sort le premier album de ces suédois. Mais cette phrase se révèle au final comme un pied de nez aux détracteurs qui n’auront fait que survoler cet album et en auront tiré une hative et évidente conclusion.
Même si la modestie leur sied, et qu’il est clair que c’est l’influence principale du groupe, la comparaison s’arrête au superficiel, Vildhjarta proposant des riffs personnels immédiatement reconnaissables. Associés depuis leurs débuts au mouvement djent, ils participent avec tous les groupes associés à reproduire le groove massif de riffs saccadés dans les infra-basses avec le son le plus sec et saturé possible.
Leur particularité dans le lot est de forcer le trait en terme de brutalité et anti-musicalité classique, leur musique n’utilisant que des gammes inharmoniques, dissonances dans les aigus et bends dans les graves, pour un résultat particulièrement agressif sur lequel le duo de chanteurs superpose une couche de growls rapeux. Rien à voir pour autant avec du brutal death, pas de double à fond linéaire, et un panel étendu de nuances. Des ambiances malsaines assurées par des nappes de claviers et arpèges de guitare noyés de reverb et chorus, ne font qu’accentuer l’impression de malaise, et les 50 minutes de Måsstaden se révèlent une plongée psychotique dans un monde parallèle où tous les repères sont bousculés, bad trip pour masochistes sous champys hallucinogènes. La production impeccable rend le son de guitare jouissif, il suffit à lui seul à rendre cet album ensorcelant, les notes dans les graves sonnent comme autant d’atteintes à la gravité et tombent comme une chape de plomb dans les oreilles. Ce premier album des suédois était attendu de longue date, le groupe ayant pris son temps pour peaufiner sa musique, et bien leur a pris car Måsstaden se révèle une des bombes metal de 2011.
Mon album de 2011. Franchement la comparaison avec Meshuggah va bien 2 secondes, mais c’est quand même bien différent. D’ailleurs le dernier Meshuggah ne fait pas le poids à côté, mais ce n’est que mon humble avis. ;)
Ce n’est effectivement que ton avis : pour moi, Koloss est une véritable bombe, un petit chef-d’oeuvre, après un obZen bien branlé mais ennuyeux sur le long terme. Pour Masstaden, par contre, on est totalement d’accord :)