All Pigs Must Die, c’est toujours la même rengaine. Les mecs jouent dans d’autres groupes qui culminent souvent au sommet du hardcore/metal/sludge et compagnie (allez citons-les: Converge, Mutoid Man, The Hope Conspiracy, Bloodhorse, The Red Chord), donc ils vont forcément mettre à l’amende n’importe quel groupe affilié, du genre Black Breath (pas trop difficile après leur piteux dernier album en date), Trap Them, Cult Leader et autres Enabler (ils en sont où eux au fait ?). Ou pas.
Hostage Animal ne déroge pas à la règle, All Pigs Must Die est toujours le digne successeur hardcore d’Entombed ! Le titre éponyme va en effet directement nous en convaincre, ça déroule du gras double mais avec cet énorme riff rehaussé de ce petit côté crust épique. L’enchaînement avec les deux titres suivants est rude, le déversement de violence aussi grasse qu’épileptique est d’une furieuse intensité. Et c’est après les 52 petites (mais dévastatrices) secondes de « Meditation Of Violence » que le supergroupe décide d’un peu calmer le jeu.
En effet, « Slave Morality » appuie là où ça fait mal sur un tempo un peu plus modéré. Des envies de sludge qui tranchent donc avec les assauts fracassants de leurs titres les plus énervés. « End Without End » va mettre les bouchées doubles niveau ambiance délétère, notamment par sa montée bruitiste à mi-parcours qui sera étonnamment suivie par des arpèges quasi cristallins. Même très réussis, ces deux titres brisent un peu la dynamique de l’album, on préfère davantage quand All Pigs Must Die avoine, et le groupe va bien nous le rendre par la suite avec le frénétique « Blood Wet Teeth » puis l’expéditif épique « Moral Purge ».
Ensuite « Cruelty Incarnate » puis « The Whip » vont montrer que parfois les vitesses peuvent être variables à l’intérieur d’un même morceau, nous gratifiant même d’un très bon solo sur le second. Cependant l’impact ne se révèle pas aussi franchement que dans la première partie de l’album, non pas que ces séquences ralenties (qui figuraient aussi sur Nothing Violates This Nature) ne gâchent totalement le plaisir, elles ont simplement le chic de faire un peu trop retomber la tension. Mais le final « Heathen Reign », s’étendant en longueur lui aussi (plus de six minutes) contredira directement ce constat pour un titre sludge aux contours de désespoir assez saisissants.
Très loin d’être des manches, les membres du groupe livrent une prestation optimale, Ben Koller de Converge en tête, tentaculaire derrière ses fûts. Mais cela ne suffit malheureusement pas pour cacher les petites faiblesses de cet album, certes très bon, mais un peu en-deçà de son prédécesseur au niveau du mordant (ce en dépit de la prod toujours bien épaisse de Kurt Ballou). Mais il demeure tout de même ici assez de sensations fortes pour conquérir tout amateur de hardcore crusty/sludgy !
- Hostage Animal
- A Caustic Vision
- Meditation Of Violence
- Slave Morality
- End Without End
- Blood Wet Teeth
- Moral Purge
- Cruelty Incarnate
- The Whip
- Heathen Reign