Que les choses soient claires: quiconque ayant lâché Behemoth à partir de l’album Satanica et donc du passage progressif du black des débuts à des compos typiquement death metal, n’est pas prêt de remettre le couvert avec ce nouvel album. Non content d’être la parfaite et logique continuité des 3 précédentes galettes (Satanica – 1999, Thelema 6 – 2000, Zos Kia Cultus – 2002), ce nouvel opus de nos amis Polonais se paie le luxe d’être encore plus brutal qu’un troupeau d’éléphants sous ecstasy. Nouveau line up, nouveau label, nouveau son: ce Demigod est bel et bien un nouveau départ pour Behemoth, nouveau départ qui ne devrait pas tarder à les hisser au sommet de la scène death européenne, et pourquoi pas mondiale (l’essouflement dernier de certains mythes du genre n’étant pas pour me contredire).
Premier détail marquant à première écoute: la production (NDKrakou : assurée cette fois par Daniel Bergrstrand producteur notamment de… Scarve que Nergal apprécie d’ailleurs énormément). Si cette dernière était déjà plus que correcte sur les précédents albums, ce n’est rien en comparaison du rouleau compresseur qui nous est offert ici: batterie au son ravageur et très présente dans l’espace sonore, voix de Nergal plus mise en valeur que jamais (les parties de chant ont d’ailleurs été enregistrées sous 3 growls différents puis mixées ensembles, d’où cet effet presque « inhumain » dans la tonalité) pour un rendu d’une lourdeur et d’une brutalité sans concession aucune, tout en étant très propre et chirurgical au possible.
Dès les premières notes acoustiques introduisant « Sculpting The Throne Ov Seth », aux sonorités orientales pouvant rappeler des groupes tels que Melechesh ou encore le géant Nile, il se révèle plus que jamais évident que Behemoth ne joue pas le death de monsieur-tout-le-monde; et même si le premier riff, sitôt arrivé, nous confirme que c’est bien de métal qui tâche qu’il s’agit, il est désormais indéniable que le groupe a sa propre vision des choses, et que sa patte personelle est des plus efficaces.
Cet aspect à la fois mystique et guerrier se retrouvera d’ailleurs au fil de l’album à travers utilisation de cuivres (l’intro de « Demigod »), comme précédemment cité de passages acoustiques (ending de « The Nephilim Rising »), mais aussi à travers ce sublime dernier morceau de 8 min 30 (« The Reign Ov Shemsu-Hor »), dont la lourdeur et le caractère épique ne sont pas sans rappeler un certain Morbid Angel.
Les titres s’enchainent à merveille, et le groupe sait varier les plaisirs: si un titre comme « Conquer All » en impose de par son mid tempo pour le moins… « conquérant », la brutalité de titres tels que « XUL » ou le bluffant « Slaves Shall Serve » (quel batteur!) n’en est que décuplée.
Evidemment, certaines personnes un peu trop pointilleuses pourront ne voir en cette avalanche de décibels qu’une production un peu trop opportune misant sur un batteur (triggé qui plus est, ce qui n’est pas du goût de tout le monde) ultra rapide et bestial (les parties sur Demigod sont belles et bien les plus impressionantes qu’il m’ait été donné d’entendre depuis un moment en la matière), mais cela fait bel et bien parti du « concept »: comment imaginer de telles compos sans de tels moyens? je n’ai nulle intention de faire changer d’avis quiconque, mais je reste convaincu que tout a été et sonne chirurgicalement calculé. Sans omettre les ambiances bien présentes et magistralement mises en valeurs grâce à de sublimes solos de guitare semblant couler de source (pour ne pas la citer, la chanson « XUL » en est pour moi l’exemple type), c’est bel et bien la carte de la brutalité que joue cette fois-ci Behemoth: là où Zos Kia Cultus se caractérisait plus par ses atmosphères malsaines et sa lourdeur, hargne et rapidité sont ici les maîtres mots.
A titre divin, musique divine: ce nouveau chef d’oeuvre de Behemoth vient se hisser sans mal en pôle position des albums de death (pour ne pas dire de metal tout simplement) de l’année, éradiquant sur son passage toute forme de concurrence: là où 95% des sorties ne peuvent éviter LE détail qui tue, l’infime défaut qui les perdra, je le cherche encore ici… Et pour ceux d’entre vous ayant déjà eu la chance de les voir en live, je peux vous confirmer que ces nouvelles compos y passent comme une lettre à la Poste, déchaînant le pit comme seul un groupe de cette trempe peut se le permettre. Enfin pour couronner le tout, comme d’habitude chez le groupe d’ailleurs, attendez vous (pour ceux qui n’auraient pas déjà l’album) à un artwork des plus soignés et somptueux à tomber. Si ceci n’est que le demi-dieu, que sommes nous en droit d’espérer pour la suite? Réponse au prochain épisode…
- sculpting the throne ov seth
- demigod
- conquer all
- the nephilim rising
- towards babylon
- before aeons came
- mysterium coniunctionis (hermanubis)
- xul
- slaves shall serve
- the reign ov shemsu-hor
Excellente première kronique, même si je ne partage pas ton avis… Je le trouve sympa sans plus, et en ce qui me concerne, le meilleur album de death de l’année est le Bloodbath…
L’égoût et les couleurs… ;-) mais j’ai omis de préciser qu’il faut tout de même 5-6 écoutes de l’album avant de rentrer pleinement dedans.
super chronique , ZGEGORY, Behemoth c’est le Dieu du death brutal, après zos kia cultus, qui pour moi c’est le sommets, demigod c’est la claque !
Un bon album pondut par nos grands amis black metalleux made in Pologne !!!