Actifs depuis 10 ans, les australiens de Thornhill ont jusqu’ici assez curieusement échappé à nos radars de chroniqueurs, même si je suis convaincu d’avoir à un moment posé mes oreilles sur l’un de leurs albums, The Dark Pool sorti en 2019, ou Heroine débarqué 3 ans plus tard en 2022.
Curieusement oui, car le style qu’ils pratiquent aujourd’hui (et qui a cependant légèrement évolué semble-t-il) a beaucoup d’atouts pour donner envie de plonger dans leur univers, en particulier pour nous chez Eklektik, avec cette approche 90’s (et oui encore) faisant le pont entre un néo-métal à la Deftones (très très très flagrant sur l’excellent « Tongues » qu’on jurerait sorti d’un album des américains et sur lequel le chanteur utilise ponctuellement un chant rappé qu’on retrouve d’ailleurs sur d’autres titres comme « Silver Swarm ») et une ambiance à la Will Haven, notamment du fait de la présence de synthés en arrière-plan qui viennent installer une atmosphère un peu sombre. Des ressemblances qui sont également nourries par le chant du guitariste/chanteur Jacob Charlton, absolument excellent, et qui passe d’éructations enragées (« nerv ») à des moments où son très beau chant clair prend le relais (quitte même à évoquer le chanteur de Stabbing Westward sur « Only Ever You »).
On n’est parfois pas très loin dans l’esprit d’un Bring Me the Horizon, avec cette alternance de violence et de mélodie claire, mais Thornhill est plus brutal et sombre dans le ton ainsi que dans le son (notamment du fait de guitares accordées très bas, pratiquement comme un group de djent), et part moins dans les registres pop (à l’exception d’un morceau sur lequel on reviendra un peu plus bas), même si la mélodie reste néanmoins très présente.
Je vous ai perdu avec ma description un peu laborieuse ? Le mieux sera encore de vous faire une idée en écoutant l’album, et en vous gavant des nombreux très bons titres qu’il contient tout au long de ses 37 minutes. Des titres qu’il faut quelques écoutes pour bien assimiler (car les refrains ne sont pas aussi évidents et directs que chez d’autres groupes), mais qui se révèlent finalement rapidement très infectieux et déléctables : que ce soit le très direct « TONGUES » (un des tubes de l’année à n’en pas douter), le mélodique « Only Ever You », le bien burné « nerv » (mais avec un très beau refrain aérien) ou le plus contrasté « Silver Swarm », la variété et l’efficacité sont au rendez-vous tout au long de l’album. On sera quelque peu désarçonné à la première écoute par « CRUSH » qui s’avère être LE morceau « léger » de l’album, sorte de parenthèse pop que n’aurait pas reniée Bring Me the Horizon, qui permet encore une fois d’apprécier la performance vocale de Jacob Charlton et auquel on s’habitue rapidement finalement.
Que vous soyez un nostalgique des années 90’s ou(/et) tout simplement amateur de très bon (néo) metal moderne, vous avez toutes les chances de trouver votre compte avec Bodies, qui positionne à mon sens Thornhill comme l’un des tout meilleurs groupes à remettre au goût du jour le néo métal d’antan.
Tracklist :
01 – DIESEL
02 – Revolver
03 – Silver Swarm
04 – Only Ever You
05 – Fall into the Wind
06 – TONGUES
07 – Nerv
08 – Obsession
09 – CRUSH
10 – Under the Knife
11 – For Now