Ayant entamé un surprenant revirement musical (comme de line-up) entre Ignobilis (2016) et Codex Tenebris (2019), Oldd Wvrms a malheureusement fini par déposer les armes. Le batteur et le guitariste ont tenu à poursuivre ensemble et se sont fait rejoindre par le chanteur de Pénitence Onirique (auteur du très intéressant Vestige il y a deux […]

Ayant entamé un surprenant revirement musical (comme de line-up) entre Ignobilis (2016) et Codex Tenebris (2019), Oldd Wvrms a malheureusement fini par déposer les armes. Le batteur et le guitariste ont tenu à poursuivre ensemble et se sont fait rejoindre par le chanteur de Pénitence Onirique (auteur du très intéressant Vestige il y a deux ans) pour Le Monde par le Feu, nouveau projet s’orientant vers le post-metal.

Les premières mesures de « Incandescence » nous emmènent en effet dans des riffs massifs plutôt basiques inspirés par Cult Of Luna et consorts, et si à ce moment-là les craintes sont de demeurer dans une atmosphère trop monotone, le groupe franco-belge va ensuite s’employer pour nous surprendre. Une surprise qui passe d’abord au niveau vocal où s’amène soudain un mélange de voix incantatoires et de saccades semblant provenir d’une chorale. Un choix très singulier qui tranche franchement avec le registre arraché (restant dominant) de la voix. Un titre d’ouverture qui évoluera à nouveau par intermittence, notamment lors de phases plus lumineuses en trémolo surplombées de cette voix théâtrale, scandée cette fois, ou lors de parties plus éthérées.

Un parti pris très varié qui va s’appliquer sur les autres titres d’A Néant. Prenant le post-metal premier du nom et parvenant à en renouveler les sensations grâce à de très nombreux breaks, Le Monde Par le Feu évite l’écueil de la repompe sans âme en agrémentant ses riffs plombés et ses mélodies typiques du style d’une atmosphère qui est la sienne, n’hésitant pas à affirmer sa violence dans des secousses telluriques se brisant soudain dans des envolées marquantes (« Scolopendre »), multipliant les pistes dans des méandres de sensations pendant ces six (gros) morceaux.

A tous ceux qui se plaignent d’avoir tout vu et revu dans le style, Le Monde Par le Feu vient ici les contredire en calant pas mal d’imprévisibilité dans ses compos, aussi denses qu’immersives, mêlant « classicisme » et libertés. Un très belle première plongée dans l’obscurité.