Quartet originaire de Denver, Dreadnought est une formation qui n’a jamais caché ses ambitions musicales depuis ses débuts en 2012. Avec quatre albums à son actif (avant celui-ci), le groupe mené par la chanteuse/guitariste Kelly Schilling a toujours cherché à mélanger les sensations grâce à différents emprunts montrant un spectre très large: doom, progressif, folk, post-rock mais aussi black metal et jazz sont ainsi assimilés pour un résultat tout personnel.
Et cette personnalité repose sur The Endless principalement sur la douce voix de sa frontwoman – ou plutôt les voix car elle est parfois soutenue par celle, plus haut perchée, de la claviériste Lauren Vieira.. Celles-ci n’hésitent pas à surprendre avec des montées plus puissantes (« Liminal Veil » où les synthés éthérés enrobent l’atmosphère d’un voile de mystère), voire en allant parfois dans un registre arraché black metal quand les choses s’énervent un peu (l’intro de « Gears Of Violent Endurence », titre le plus tendu de l’album). Derrière ces voix, les musiciens proposent des méandres d’atmosphères, oscillant entre tranquillité (la conclusion « The Paradigm Mirror ») et multiplicité rythmique, ajoutant pour le coup une sympathique dose d’imprévisibilité.
Habitué à sortir des albums bien extrêmes, Profound Lore livre sûrement avec ce nouvel album de Dreadnought l’une de ses sorties les plus calmes. Et si le focus sur les voix féminines angéliques aurait pu faire redouter un effet « female voice goth metal » (souvent) rédhibitoire, The Endless parvient à se sortir des clichés en proposant une musique personnelle au panel musical très ouvert et blindé de subtilités pour un rendu certes dense, mais parvenant à garder l’auditeur en haleine.
- Worlds Break
- Midnight Moon
- The Endless
- Liminal Veil
- Gears Of Violent Endurance
- The Paradigm Mirror
