Ætheria Conscientia – Corrupted Pillars Of Vanity

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Style: cinematic post-black metalAnnee de sortie: 2021Label: Autoproduction

Originaire de Nantes, Ætheria Conscientia a déjà fait parler de lui avec son premier album Tales From Hydhradh (2018). A la croisée du black metal et du jazz progressif, le quartet avait su habiller sa musique d’un univers très particulier dédié à Hydhradh, ville spatiale imaginée par le groupe, détail parmi tout un univers entre mythologie et science-fiction. Un concept qui aurait totalement sa place dans une collection de BD, surtout que le groupe soigne aussi ses artworks dans cette optique (très réussis et signés par un certain Amaury Pottier). Une grande créativité qui se matérialise aussi dans sa musique, cherchant à se démarquer des codes préconçus du black metal.

Et cela passe notamment par un gros travail sur les atmosphères déployées dans ce Corrupted Pillars Of Vanity, album dont le propos apparait tel un second chapitre narrant une nouvelle fois une histoire très originale, celle d’une « quête iconoclaste focalisée sur les Kholoss, une caste de sinistres gardiens, de leurs origines à leur asservissement par des fanatiques chercheurs de vérité ».

« Asporhos’ Altering Odyssee » prend son temps pour s’installer, d’une onde ambiante plutôt menaçante, on bifurque soudain vers une atmosphère folk plutôt chaleureuse aux guitares acoustiques qui se rompt brusquement vers le black metal. Ætheria Conscientia l’enrichie d’ailleurs d’un saxophone occupant une place prépondérante dans leurs compositions, rendant le voyage très particulier, entre introspection et parties épiques fracassantes. On notera d’ailleurs que ce très dense premier titre (un peu plus d’un quart d’heure) voit la participation d’Andrii Pechatkin, le chanteur de White Ward.

L’utilisation d’un saxo dans le black metal rappelle forcément l’univers des ukrainiens, seulement son usage est ici bien différent, pas du tout dans leur fibre film noir. Et même si l’on retrouve carrément le saxophoniste du groupe, Dima Dudko, en invité sur « Absurd Crusade Part I: Elevation In Arrogance », les nantais possèdent bien le leur, Simon Chatteleyn (ou plutôt possédait, puisqu’il a depuis quitté le groupe): il complète le tableau développé sur ces cinq nouveaux chapitres bien denses, souvent par des mélodies allant de pair avec les riffs. Prenant souvent des atours orientaux sur « The Corrupted Sacrament » ou « Absurd Crusade Part II: Collapse In Penance », ou plus mystérieux pendant « Liturgy For The Ekzunreh », il confère à cet album une dose d’épique bienvenue.

Même si l’univers (narratif/visuel) de ce Corrupted Pillars Of Vanity pourrait évoquer un voyage spatial, sa musique (oscillant entre post-black, jazz, ambient, zeuhl et musique orientale) développe une saisissante immersion tel un film d’aventures/sci-fi métaphysique. Une œuvre complexe et déroutante mais totalement hypnotique dont on apprécierait voir une adaptation BD ou cinéma tant l’écriture d’Ætheria Conscientia apparaît riche et sans limite. Superbe !

  1. Asporhos’ Altering Odyssee
  2. The Corrupted Sacrament
  3. Liturgy For The Ekzunreh
  4. Absurd Crusade Part I: Elevation In Arrogance
  5. Absurd Crusade Part II: Collapse In Penance

beunz
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