Habitué à sortir un album par an depuis ses débuts en 2017, voici la cuvée 2022 de Cryptae ! Et si je n’avais pas parlé l’an dernier de leur Decrepit Collection, c’est parce que les titres y figurant sont issus de leur sans-titre et de Vestigial dont je vous avais déjà touché un mot ici. Capsule se montre déjà comme l’œuvre la plus consistante de la discographie du duo néerlandais, comprenant neuf titres de leur death metal parmi le plus étrange qui soit.
René Aquarius (batterie/chant) et Kees Peederman (basse/guitare) se plaisent toujours autant à déconstruire et ressouder ensemble des éléments incongrus et suffocants. Le duo le prouve d’emblée avec « Pearl » qui propose une entame d’une violence inouïe, pleine de cassures rythmiques mais aussi des successions de plans qui apparaissent plus fluides qu’à l’accoutumée (ce malgré une folie furieuse toujours dans le rouge).
Ces courtes respirations entre deux mouvements sont très fréquentes sur Capsule, rendant l’exercice d’écoute un peu plus confortable malgré le caractère toujours aussi dense et opaque du death metal de Cryptae. Ainsi « Deluge » propose un ralentissement quasi sludge au milieu du déversement de blasts monstrueux, pour « Salt » ou « Ebb » les expérimentations vont bon train entre stridences et effets synthétiques bizarroïdes, quant à « Billow », il nous glisse un break plus insidieux avec une voix chuchotée assez inquiétante.
Et ce ne sont là que quelques nouvelles inspirations venant renouveler l’impact de l’extrême violence distordue (souvent improvisée) des deux gaillards au sommet de leur art (si la destruction sensorielle et auditive était élevée au rang d’art !). Un nouvel album cryptique, dévastateur, toujours baigné dans une ambiance étourdissante grâce à ses multiples couches de détails sous cet inhumain (mais toujours fascinant) raw death metal.
- Pearl
- Trench
- Deluge
- Billow
- Salt
- Slit
- Dregs
- Sessile
- Ebb