Chroniques de l’usine à peur, chapitre 2 : la revanche
2ème chronique consacrée à l’Usine à Peur, avec le 2ème album de Divine Heresy, le groupe du gros Dino, monté peu après son éviction de Fear Factory il y a 3-4 ans.
Exit Tommy Vext qui chantait sur le premier album, Bleed the Fifth, et qui se trouve remplacé ici par Travis Neal, du groupe The Bereaved.
On aurait pu du coup espérer que Dino allait profiter de ce changement pour en finir avec les voix claires, bien souvent inutiles sur une musique aussi agressive et puissante, qu’on pourrait qualifier de death light…
Il n’en est rien, et même si les vocaux clairs de Travis sont moins niaiseux que ceux de son prédecesseur, il arrive encore trop souvent que l’on s’interroge sur l’intérêt de multiplier ce type de plans en voix claire alors que le chant extrême est quant à lui très bon et très adapté à la musique.
C’est donc finalement toujours le même travers qui entache la musique de ce groupe, même si cela ne suffit pas à rendre l’album mauvais (malgré un « Darkness Embedded » quasiment intégralement en chant clair, qu’on aura le bon goût de zapper), car contrairement aux collègues de Arkaea, les compos sont encore une fois très bien foutues. Et boudiou qu’est-ce que ça cogne encore derrière les futs…
On n’est pas étonné (mais bien heureux) de retrouver l’excellentissime Tim Yeung derrière la batterie et sur ce point, c’est donc comme le premier album : une belle boucherie en règle. L’ami Tim fait très bien son boulot de mitraillette humaine, avec peut-être plus d’inventivité et de feeling que ne pouvait le faire Raymond Herrera dans Fear Factory.
Bon point supplémentaire pour Divine Heresy si l’on fait à nouveau une comparaison avec Arkaea, l’album est concis (38 minutes), va droit au but, sans fioriture, et passe du coup comme une lettre à la poste, sans parler du fait qu’il est aussi plus agressif et tout simplement mieux écrit.
Même si on retrouve le style de batterie qui faisait merveille dans Fear Factory, cet album semble tout de même éloigner quelque peu Divine Heresy de l’Usine à Peur, en proposant une musique plus directe, plus extrême, avec plus rien qui fasse encore le lien avec le cyber ou l’indus dans lequel versait Fear Factory. C’est finalement une bonne chose, car pourquoi s’obstiner à tenter de refaire des choses qui ont déjà été faites en mieux auparavant (cf chapitre 1) ?
On trouve même des passages évoquant le melodeath suédois comme sur le très bon « Letter to Mother ».
On ne peut pas parler d’originalité pour autant et voilà encore une fois un album bien fait, qui s’écoute tranquillement, mais qui ne marquera pas beaucoup les esprits au bout du compte d’autant qu’il ressemble quand même énormément au précédent…
Son intérêt est donc d’autant plus limité que Dino est maintenant de retour dans son groupe d’origine et devrait pouvoir exprimer ses idées dans ce contexte.
Il n’en reste pas moins qu’à ce stade des chroniques de l’Usine à Peur, le résultat est sans appel, et Divine Heresy écrase sans problème Arkaea…
A suivre…
Tracklist :
- facebreaker
- the battle of j. casey
- undivine prophecies (intro)
- bringer of plagues
- redefine
- anarchaos
- monolithic doomsday devices
- letter to mother
- enemy kill
- darkness embedded
- the end begins