Psycroptic – Divine Council

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Style: Death MetalAnnee de sortie: 2022Label: Prosthetic Records

Chronique assez tardive (et qui aurait du être écrite par mon collègue la feignasse en chef Jonben), non pas que l’album nécessite tellement de temps pour être assimilé, mais je pense tout simplement n’avoir pas été dans le bon « mood » pour l’écouter l’apprécier lors de sa sortie il y a quelques mois (en août). Il me paraissait quoi qu’il en soit impossible de passer sous silence un album d’une telle qualité car une fois de plus Psycroptic fait le job, en délivrant un album de death metal ultra efficace.

J’écris que le groupe australien fait le job « une fois de plus », mais j’admets n’avoir suivi que de loin l’évolution de la musique du groupe et ne pas m’être arrêté très longtemps sur les précédents opus du groupe, qui faisaient suite à l’excellent Symbols of Failure que j’avais beaucoup apprécié à sa sortie en 2006.

Constat élémentaire pour qui passera de la version 2006 à la version 2022 du groupe : le groupe a un peu ralenti son propos et mis la pédale douce sur la dimension la plus techno-death frénétique et tricotante de sa musique pour miser davantage sur l’efficacité de ses morceaux et de son riffing en particulier (même si les parties de guitare conservent une nette dimension technique et que Joe Haley est toujours un sacré client de la 6 cordes). Au menu donc, des riffs puissants et prenants qui me font d’ailleurs étonnamment penser à une version un peu plus extrême de ceux d’un Lamb of God, dans leur sonorité et oserais-je dire leur « groove ». La similitude avec les américains s’arrête aussi vite qu’elle est venue évidemment puisque pour le reste le groupe australien officie évidemment dans un autre registre.

Et Psycroptic va dérouler sur Divine Council, se montrant assez irresistible du début à la fin sur un album d’à peine plus de 38 minutes qui enchaîne les moments de bravoure. Et de façon assez notable, l’album va commencer par taper dans un registre death metal direct et typique du groupe via le triptyque ouvrant l’album : « Rend Asunder », « A Fool’s Errand » ou « This Shadowed World », tous jouissifs autant que mélodiques et sur lesquels Jason Peppiatt, vocaliste du groupe depuis 2005, nous (dé)gueule dessus sans répit de son timbre toujours aussi brutal mais également intelligible (on peut chanter du Psycroptic sous sa douche oui!).

Mais, et c’est aussi un point qui rend l’album aussi intéressant à mon sens, à partir du titre suivant les australiens vont montrer une approche plus ouverte et variée, avec d’abord ce tempo et cette ambiance bien différents, presque mélancolique sur « Enslavement » (qui me fait un peu penser à ce que proposait le groupe grec Mencea), à juste titre choisi comme l’un des « singles » de l’album tant il s’avère réussi et prenant. On apprécie particulièrement ces cuivres (probablement en réalité un synthé mais à voir) qui viennent apporter une dimension épique fort réussie au morceau.

Même un morceau à première vue basiquement frondeur comme « Ashes of Our Empire » contient en fait des passages aérés et aériens renforcés par des chœurs féminins discrets mais qui même placés en arrière dans le mix, n’en restent pas moins difficiles à ignorer. Leur apport est réel pour témoigner du fait que Psycroptic continue certes à pratiquer une musique violente, mais qu’il n’en délaisse pas moins la mélodie et la subtilité. On retrouve d’ailleurs ces mêmes chœurs sur l’entame d' »A Fragile Existence » ou sur certains passages de « Exitus » toujours dans un registre très subtile et à l’arrière-plan, alors que ce sont des guitares hispanisantes qui ouvrent « The Prophet’s Council » apportant leur touche et renforçant cette impression d’avoir à faire à un album varié et plus subtile qu’il ne paraît de prime abord après une simple écoute distraite.

Cerise sur le gâteau (déjà fort bon) : une très jolie pochette, peut-être encore plus belle que la déjà très belle précédente.

Voilà qui complète la tenue irréprochable de cet immanquable nouvel album de nos fiers bouchers-charcutiers océaniens.

Tracklist :
01 – Rend Asunder
02 – A Fool’s Errand
03 – This Shadowed World
04 – Enslavement
05 – Ashes of Our Empire
06 – The Prophet’s Council
07 – Awakening
08 – A Fragile Existence
09 – Exitus

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. RBD says:

    Très bon album en effet, le meilleur depuis très longtemps. En fait, il y a eu un creux assez net d’inspiration après « Symbols of Failure » (qui était déjà en retrait par rapport à « The Scepter of the Ancients ») et ils ont mis longtemps à remonter lentement la pente.

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