Un groupe d'anciens musiciens d'une formation emblématique du post-hardcore propose un premier album intense, alliant mélodies captivantes et atmosphères lourdes, tout en rendant hommage aux influences des débuts des années 2000, offrant ainsi une expérience musicale riche et émotive.

Junon, ce sont d’anciens General Lee ayant décidé de continuer à délivrer un post-hardcore comme aux origines du style (qu’on appelait pas encore « post-metal » à l’époque). Après un premier EP en 2021 (The Shadows Lengthen), revoici les nordistes armés d’un premier long-format à l’énorme intensité, aussi mélodique qu’émotionnelle.

Dragging Bodies To The Fall aurait très bien pu être une suite directe à Hannibal Ad Portas, sorti il y a déjà seize ans de ça ! Le groupe a en effet conservé son mélange personnel de désespoir sonore parfois en retenue et d’explosions chaotiques et rageuses, tout ça avec un soin particulier apporté aux atmosphères immersives parfois aériennes, souvent bien lourdes, instantanément captivantes.

Les références d’il y a quasiment vingt ans sont toujours les mêmes, de Cult Of Luna à Isis en passant par Breach, sans pour autant aller dire que les musiciens ont stagné ou n’ont pas évolué. Au contraire, Junon montre ici avec classe, fort de l’expérience de ses membres (dont trois guitaristes !), qu’il sait toujours composer des titres (é)mouvants, cathartiques, chaotiques et sombres mais constellés de zones d’espoir via d’excellentes mélodies permettant à l’auditeur de ne jamais s’ennuyer durant ces neuf nouvelles compos.

Magnifié par les mains expertes de Francis Caste (Kickback, Regarde Les Hommes Tomber), ce premier long-format ravira les nostalgiques du début des années 2000, période ayant vu émerger de nombreuses formations dans le sillage du « Cult Of Neurisis », Junon en ayant ici récupéré l’essence, transposée avec succès à aujourd’hui. Superbe !