Troisième album pour les danois d’Alkymist, groupe de Copenhague jouant du sludge qui n’en est pas vraiment. Car depuis ses début, ce quartet immerge la lourdeur inhérente au style dans des progressions singulières, créant ainsi un univers (très sombre, cela va de soi) qui lui est propre.
« The Scent » symbolise d’emblée cet état de fait grâce à un équilibre pesanteur/mélodies renforcé par un soin particulier apporté à l’atmosphère teintée de mystère. Le vocaliste Peter Bjørneg (autrefois chez Detest) y participe grandement grâce à sa grande variété vocale, passant d’un growl puissant à des spoken words théâtraux plus ou moins graves (et parfois quelques effets). Une approche unique qui en fait un groupe à part dans la scène. La suite de ce nouvel album s’inscrit dans sa lignée, proposant des progressions « ronronnantes » tandis que les différences de rythmiques et de poids, essentiellement écrasantes mais à l’étonnante lisibilité maintiennent en place une dynamique plutôt prenante, jouant entre l’extrême férocité, le gras et les mélodies mélancoliques.
Et si le « modèle déposé » par Alkymist aurait pu souffrir de redondance par son aspect groovy mixé à cet esprit « mélodramatique », la construction de cet UnDerr, allié a un minutieux boulot sur les ambiances ténébreuses. Touchant du doigt le goth metal comme sur « Light Of A Lost Star » au break déchirant ou sur encore la conclusion « Masters In Disguise », l’opacité dégagée dans un premier temps se dégage et laisse cours à un album d’une grande richesse et très original, nous plaçant quelque part entre le confortable et le dérangeant. Un voyage pas vraiment de tout repos pour ce groupe anticonformiste.
- The Scent
- Digging A Grave
- UnnDerr
- Light Of A Lost Star
- My Sick Part
- Fire In My Eyes
- Masters Of Disguise