Je ne vais pas essayer de me faire passer pour un grand connaisseur et fan inconditionnel de Dax Riggs, leader de Acid Bath puis de Dead Boy and the Elephantmen, et pour cause : je ne le suis pas, et n’ai en réalité que très modérément apprécié le pourtant culte When the Kite String Pops, bien trop sludge et pas assez mélodique à mon goût, album que je possède en CD mais n’écoute absolument jamais.

Et 7 Songs for Spiders est probablement juste le premier album solo de Dax Riggs que j’écoute, autant dire que j’aggrave certainement gravement mon cas aux yeux des fans du bonhomme qui me lisent peut-être et se sont j’imagine délectés des précédents albums solo de l’américain : We Sing Only Blood or love paru en 2007 et Say Goodnight to the World sorti 3 années plus tard. Albums que je serais bien inspiré de prendre prochainement le temps d’écouter, tant 7 Songs for Spiders fait figure de véritable coup de cœur pour moi.

Comment en effet ne pas succomber face à cette voix habitée (qui rappelle parfois Chris Cornell), ces guitares stoner pleines de fuzz, et ces mélodies sombres et entêtantes ? Comme un DEE (période Wovenhand) qui jammerait avec les Queens of the Stone Age (période Songs for the Deaf), Dax envoie du lourd sur les 7 titres de la galette, avec des tempos majoritairement posés voire quasiment létargiques flirtant avec le doom (« Sunshine Felt the Darkness Smile » et son discret clavier accentuant encore le spleen ambiant, « Blues for You Know Who », « Ain’t that Darkness »), même si les choses s’accélèrent un peu sur les deux derniers titres durant l’exécution de l’excellent « Pagan Moon » d’abord, puis sur le monstrueux « Graveyard Soul » qui vient merveilleusement clore le disque. Mais indépendamment du tempo, les compos sont aux petits oignons, les refrains tous infectieux au possible et le son aussi délicieux qu’il puisse l’être. Autant de bonnes raisons pour que les humains que nous sommes se régalent de ces 7 titres très mélancoliques ou même carrément tristes et poignants, même s’ils ont semble-t-il été écrits pour des araignées…

L’album est-il pour autant parfait ? Non, d’abord et surtout car il est trop court avec ses 28 petites minutes (surtout si l’on se souvient que c’est le premier album de Dax Riggs depuis 2010), ensuite dans une moindre mesure car on peut reprocher à Dax de se lâcher un peu trop sur la réverb’ dont il affuble sa voix. Même si cela contribue à donner cet effet « shamanique/incantatoire », c’est peut-être parfois un peu « too much » d’autant que sa très belle voix n’a pas à se cacher derrière des effets pour briller.

7 Songs for Spiders n’en reste pas moins un très bel album, qui aura sans problème trouver et prendre sa place dans les meilleurs albums de cette pourtant jeune année 2025… A ne pas rater!

Tracklist :
01 – Deceiver
02 – Sunshine Felt the Darkness Smile
03 – Even the Stars Fall
04 – Blues for You Know Who
05 – Ain’t that Darkness
06 – Pagan Moon
07 – Graveyard Soul