Le duo allemand, en réaction à la surproduction actuelle, opte pour un retour aux racines avec un album brut et énergique, alliant punk primitif et rock'n'roll, où des riffs puissants et des mélodies entêtantes se mêlent à une atmosphère sombre et abrasive, promettant une expérience live intense.

Devant la déferlante d’IA et de surproductions, Mantar a décidé de rebrousser chemin et de revenir aux origines. Le duo allemand prend avec ce Post Apocalyptic Depression le contrepied de son album précédent Pain Is Forever And This Is The End (2022), possédant une production englobante rendant l’atmosphère plutôt confortable. Tout ça balayé, c’est du côté du punk le plus primitif que Hanno Klänhardt (chant/guitare) et Erinc Sakarya (batterie) nous ramènent.

Avec cette production qui gratte autant que les vocaux d’Hanno, on se retrouve dès les premières mesures dans un feeling très Motörhead, de ce riff invitant au headbang à cette atmosphère evil à l’ancienne. Un feeling rock’n’roll énergique et entraînant qui ne va quasiment jamais quitter ce nouvel album, allant de riffs aussi simples qu’endiablés (« Two Choices Of Eternity ») à quelques mélodies entêtantes (« Principle Of Command » ou le puissant « Halsgericht », seul titre chanté dans leur langue natale) et quelques envies en marge comme sur « Axe Death Scenario » où l’on retrouve un peu de blastbeats et surtout un énorme groove. Ou encore les plus sombres « Morbid Vacation » ou le final « Cosmic Abortion » qui valent pour leur noirceur privilégiée (le premier contenant même une voix démoniaque ajoutant encore un peu de piquant à leur sauce).

Bref, on est dans l’abrasivité la plus urgente. Pas d’artifice ni de beauté (comme sur leur précédent album qu’ils sembleraient presque regretter) mais de la sueur, du sang, des riffs directs et sales entre punk, rock’n’roll et même un peu de black metal par ci par là. Un retour aux sources ne demandant plus qu’à être partagé sur scène devant un pit moite.