Second album pour Korsakov, duo s’inspirant du syndrome du même nom, c’est-à-dire une amnésie entrainant une incapacité à se souvenir autant des évènements récents que des nouvelles informations (en gros le patient atteint n’en a même pas conscience). Les deux lillois A.. (instruments et arrangements) et E (chant et arrangements) ont choisi le black metal afin d’illustrer cette pathologie, mais avec un parti pris empreint de nostalgie et de mélancolie…
En effet, Anosognosia propose un black metal hautement atmosphérique, nous plaçant d’emblée dans un voile contemplatif particulièrement hypnotique. Les « deux frères d’une autre mère » se montrent à l’aise pour délivrer des mélodies déchirantes devant autant à la scène dite « traditionnelle » qu’à sa vision plus moderne (autrement dit « post black »). Une modernité qui transparait sur « VIII » via un break acoustique s’accompagnant ensuite de notes synthétiques ou sur le fabuleux « IX », s’ouvrant sur une rythmique quasi hip-hop (avant de partir dans un déluge renversant).
C’est dans une optique émotionnelle que s’oriente le duo, donnant à ce second opus une dimension évolutive allant de phases poignantes à des passages plus frontaux sans qu’aucun déséquilibre ne se fasse entendre. Avec quelques inserts ambient, shoegaze ou post-metal (notamment sur « XII »), Korsakov signe là un second opus très réussi, nous embarquant dans un voyage sensoriel avec des compos fourmillant d’idées, mouvementées mais accessibles. Superbe !
- VII
- VIII
- IX
- X
- XI
- XII
- XIII
