Décidemment très discret, le label Alchimia continue de nous réjouir. Après avoir sorti Mihai Edrisch, et son superbe L’un sans l’autre, le label nous sort Daïtro, une autre formation française de screamo. Il y a de ça 3 ans Daïtro avait sorti un 7″ qui semble-t-il a avait donné quelques très bons échos. Je me retrouve, en ce qui me concerne avec ce Des cendres, je me consumme qui bénéficie d’un bien bel artwork. Très emo comme image cet oiseau qui s’envole tout de même.
La première chanson est un quasi-instrumental dans lequel on trouve ce côté très intense de la musique de Daïtro, ça sue, ça sent le rock’n’roll quelque part. Elle nous permet aussi de prendre le pouls au niveau de la voix. Une voix criarde, perchée dans les aigus. Les guitares flirtent elles aussi bien souvent avec les aigus, nous faisant part de leur mélancolie et de leur détresse. Les titres s’enchaînent à une allure folle et on ne s’arrête plus.
La production envoie parfaitement la banane et sert admirablement les compos du groupe qui lorgnent autant vers un post-rock sur-énervé que vers le screamo. Alors que l’on pense pouvoir continuer sur une douce apesanteur après « Mon insomnie », voilà que l’on part dans des remous irrésistibles avec le départ en feu du quatrième titre; mais sur cette même piste le groupe parvient à nous emmener dans une espèce de semi-torpeur avec un touché remarquable…
Daïtro manie son sujet avec dextérité c’est indéniable. On passe du chaos à la mélancolie avec ce soucis de fluidité et de finesse. Evidemment on pense à plein de groupes à l’écoute de cet EP: Envy, Yage, Yaphet Kotto ou encore Jr Ewing mais ce serait faire préjudice au groupe que de le laisser dans cette bassine d’influences. Daïtro dévoile une sensibilité autre. Une sensibilité palpable dans tous les recoins du disque mais toujours contenue et c’est cette pudeur qui vous touche et vous parle.
Dommage que cet Ep soit si court mais l’addition est simple: avec Daïtro on est face à l’un des poids lourd de la scène screamo française. Cette scène qui n’a pas à rougir face à ses consoeurs européennes (voire même mondiale) et dont Alchimia se révèle être le dénicheur de talents. Daïtro réjouit avec cet album mais je sais qu’ils sont capables de nous bouleverser. Avant que cela n’arrive avec leur prochain disque cela peut surement arriver si vous allez les voir sur scène.
- mon corps
- mes chiffres
- mon insomnie
- les slogans uniformes
- des cendres
- je me consumme
