Déjà marquant sur EP, Frameworks passe au long-format. Le groupe de Gainesville a pour l’occasion confié la production de ce Loom à un certain Jack Shirley, responsable entre autres des derniers Deafheaven et Comadre. Entre ses mains, le hardcore fortement agrémenté de screamo (et d’un peu de post-rock) du groupe, connait un traitement particulier, aussi poignant que virulent.
Deux adjectifs correspondant parfaitement à la voix du chanteur Luke Pate, typiquement screamo (c’est-à-dire arrachée et quasi invariable), celle-ci mène la danse avec prestance. Son agressivité constante transcende donc des compos oscillant entre déferlement de riffs tempétueux, parfois chaotiques (Autonomy) et accalmies aux arpèges plus sensibles (Mutual Collision, Agreeable Thoughts).
L’ambiance générale de ce Loom sort un peu du carcan screamo/midwest emo revival s’opérant ces derniers temps. En effet, au lieu de complètement rester cloisonné dans le sillage de Pianos Become The Teeth ou The Saddest Landscape (même s’il en conserve quelques réminiscences), Frameworks perd un peu de son côté contemplatif au profit d’un screamo plus incisif (Splinters), ajoutant même quelques touches davantage proches du post-punk (Familiar Haze ayant un côté presque shoegaze). Une réappropriation du style qui fait clairement marquer des points au groupe floridien.
Bref, Loom est un album très varié au niveau de ses atmosphères, tantôt brutes de décoffrages et frénétiques, tantôt plus posées et portées sur l’émotion à fleur de peau. Ce dernier aspect qui ne quitte jamais Frameworks tant les mélodies amères que le groupe distille sont intenses. Sans être forcément très original, la musique de Frameworks exhale des sentiments de colère, de nostalgie et de frustration, transmettant un mélange de tout ça avec une belle sincérité.
- Disquiet
- Loom
- Mutual Collision
- True Wealth
- Splinters
- Rosie
- Bright And New
- Affordance
- Familiar Haze
- Autonomy
- Agreeable Thoughts
