Après Eyes et Late Night Venture plus récemment, Telos vient ajouter un pavé à l’effervescence de la scène danoise actuelle. Le groupe sort d’un hiatus de deux ans avec quelques mouvements de line-up si bien que l’on y retrouve désormais des membres actifs chez Eyes (encore eux !), Demersal, LLNN et Regarding Ambiguity. Des groupes aux univers différents mais qui trouvent leur complémentarité chez Telos, dont les habitudes étaient déjà une association de noirceur et de chaos (l’album éponyme de 2018 était déjà une remarquable fessée), intensifiées sur ce Delude.
La production de Jacob Bredahl (Hatesphere) et le mastering de l’habituel Brad Boatright sont donc des modèles de puissance. Dès l’introductif « Within Reach », Telos nous plonge dans un effroyable mix de black metal et de hardcore où dissonances et saccades chaotiques viennent nous cueillir à froid derrière un son d’une belle lourdeur. On retrouve au chant Victor Kass (Eyes) qui montre là l’étendue de sa folie, de tourbillons d’éructations en tous genres (parfois dans l’esprit de Converge) à quelques growls (« Bastion »). Musicalement aussi, l’imprévisibilité est de mise tant le quintet de Copenhague semble aimer pousser leur création dans ses derniers retranchements.
Mais l’alliance de chaos, de sludge et de black metal ne s’en tient pas seulement à cette simple association, Telos sortant parfois de cette virulence quasi-constante pour injecter des émotions issues du screamo ou du post-hardcore comme pendant l’incroyable montée en puissance de « Never Me » ou encore le break de « I Accept/I Receive » nous entraînant par la suite dans un post metal d’un fort beau gabarit.
Delude aurait très bien pu remplacer son second D par un G tant il est ravageur ! Telos y déverse un torrent d’une violence inouïe, douloureux mais complètement jouissif. Plus que jamais, 2023 est l’année du Danemark !
- Within Reach
- Bastion
- Never Me
- I Accept/I Receive
- I’ve Been Gone For So Long
- Lapse
- As Atlas Stumbled
- Throne