Encore une sortie d’un groupe passé sur Roadrunner, The Agony Scene, qui rejoignent le label après un 1er album sur Solid State qui ne m’avait pas particulièrement marqué. Ce 1er album, produit par Adam D. de Killswitch Engage, était assez convenu et a fait partie de ce lot de sorties sans grand intérêt assimilées à la scène metalcore, et même si le ton de The Agony Scene est beaucoup plus métal que hardcore, ils en ont quand même le son, le look, et les paroles assez cliché.
Le ras-le-bol par rapport à cette scène n’est pas loin et j’en vois déjà arrêter leur lecture sur ces lignes, mais ça serait à tord, car le groupe a apparemment décidé de se remettre en question et ce 2ème album est une tout autre affaire, la progression est nette, ils ont sorti leurs tripes pour 11 titres bien directs.
The Agony Scene officient dans le concentré d’agressivité pur, les riffs sont binaires et saccadés, sans ornements virtuoses ou cassures rythmiques mais terriblement accrocheurs, il suffit d’écouter le premier titre éponyme pour directement sentir un entrain qui doit se révéler diablement efficace en concert.
La double pédale est presque incessante, métronomique, et les guitares privilégient la précision de l’exécution à la profusion de notes, pour un rendu des plus lourds et des plus entraînants, les guitares empruntant des mélodies jouissives même si elles ont déjà été entendues 100 fois.
Les influences thrash et melodeath suédoises sont donc bien présentes, accompagnées de quelques gros moshparts thrash/hardcore, mais même si The Agony Scene flirte avec le death/thrash d’antan, ils le boostent à l’agressivité contemporaine dans un esprit parfois assez proche des riffs de Slipknot, mais sans aucun artifice.
L’agressivité générale couplée à quelques refrains plus mélodieux rappelle un peu aussi parfois Switched, groupe de néo métal brutal pas mauvais à la carrière des plus éphémères. Le chant n’est pas à mettre entre toutes les oreilles, acerbe, à la limite du black métal il est d’une puissance phénoménale et a une vraie personnalité, qui pourra peut-être en rebuter certains par contre. Belle performance du chanteur qui assure aussi sur 3/4 titres des refrains mélodiques qui arrivent à ne pas faire tache au milieu et restent assez virulent.
L’album n’a pas de réel défaut, la production est parfaite, résolument moderne, il ne dure pas trop longtemps, tous les titres sont efficaces, la seule objection est évidemment le manque d’originalité même si la créativité, elle est bien là. Après, je ne dirai pas que The Darkest Red ne lassera pas au fil des écoutes mais il égayera en tout cas pendant un petit bout de temps les assoiffés de puissance et de hargne.
- prelude
- the darkest red
- scars of your disease
- screams turn to silence
- sacrifice
- prey
- procession
- suffer
- my dark desire
- scapegoat
- forever abandoned
rarement entendu un son aussi énorme. dans la veine du prochain Black Dahlia Murder.