2 ans que les membres de Cave In arpentaient les routes et les salles de concert, 2 ans où ils n’ont pas vraiment pu se poser pour enregistrer un album occupés par ces tournées incessantes et leur travail dans des multiples side-projets. Sans compter leurs lieux de résidence très éloignés, qui actuellement contraint encore le groupe à se mettre en pose.
Pourtant les membres du groupe ont réussi à se retrouver à 3 reprises entre début 2003 et mi-2004, donc dans la période la plus rock du groupe qu’on a connu avec Jupiter puis Antenna, pour enregistrer les quelques titres qui, réunis, forment ce nouvel album, Perfect Pitch Black.
Cave In est un groupe au songwriting personnel, se situant désormais dans un rock alternatif débordant sur le gros stoner crasseux mais qui retrouve par moments ses racines hardcore, racines figurant sur les brulôts metal/hardcore que sont leurs premiers albums. Leur patte reconnaissable assez facilement, dont la voix de Stephen Brodsky et les riffs de guitares pêchus aux mélodies orientalisantes, rend leur musique d’autant plus intéressante. L’album est d’ailleurs très homogène, grâce à une cohésion musicale des mélodies, des effets de guitare et de l’ensemble du son en fait.
Antenna, leur dernier album en date, sorti sur une major, est un bon album de rock alternatif intelligent mais n’avait pas vraiment plu ni à leur ancien public ni à de nouveaux fans, trop doux pour les uns, trop rude et spécial pour les autres. Les quolibets qu’ils ont subi en 1ère partie de Muse le prouve.
De retour sur Hydrahed, il semble que le groupe soit revenu à un son plus brut, toujours leurs mélodies caractéristiques mais avec plus d’énergie, plus de feeling, et même ici le retour des growls du 2ème guitariste, Caleb, qui avaient disparus des derniers opus du groupe.
L’excellent 1er morceau « The World is in Your Way » navigue entre 2 eaux, un couplet rappelant forcément les mélodies présentes sur Jupiter et un refrain plus rude aux voix hurlées, les premiers morceaux de l’album intègrent ce schéma, le contraste entre les deux voix est saisissant et fonctionne à merveille, la voix sombre mais pleine d’espoir de Stephen contrastant avec les cris profonds de Caleb (particulièrement mis en avant sur Trepanning).
Ces premiers titres sont bien énervés et rythmés et rappellent les débuts plus mouvementés du groupe, mais avec plus de riffs stoner bien groovy et poisseux, où on décèle par moment l’influence de Soundgarden, des Smashing Pumpkins ou de Queens of the Stone Age.
La reste de l’album est du même acabit mais consacre uniquement les chants mélodiques, et est assez comparable à Jupiter au final, mais avec un côté psychédélique accentué, qui atteint son paroxysme sur un « Ataraxia » percutant mais bourré d’effets. Seul « Down the Drain » et ses guitares acoustiques calme réellement le ton, l’absence de chant gueulé ne voulant pas dire assouplissement de la musique.
Moi qui m’attendais à un recueil de faces-b enregistrées à la va-vite, je découvre un album complet -quoiqu’un peu court- composés de titres qui n’ont rien à envier du meilleur de la discographie récente du groupe.
Dommage que les membres de Cave In soient un peu dispersés, occupés à divers side-project et séparés géographiquement, car même si cet album n’est pas extraordinaire, il est en tous cas bien agréable à écouter et nous prouve une nouvelle fois le talent du groupe.
- perfect pitch black
- the world is in your way
- off to ruin
- trepanning
- paranormal
- down the drain
- droned
- ataraxia
- tension in the ranks
- screaming in your sleep
En touT cas, bordail de cul de singe!
Excellent album! Les titres sont à cheval entre la periode plus brutale (et donc l’album « until your heart stops ») et le petit dernier, plus rock mélo c.à d. « antenna »…et le rendu est clairement très bien foutu. Les titres de l’album s’enchainent parfaitement entre eux et les titres à retenir pour ma part sont « off to ruin », « trepanning » et « ataraxia ». 16/20