Le parcours de Cave In les a vu passer d’un hardcore métallique à cheval entre Converge et Slayer, époque Hydra Head Records, à un rock certes psyché et bien boosté mais devenant très pop sur Antenna et son tube « Anchor » qui semblait sortir d’un album des Foo Fighters. Ils étaient passés sur une major il faut dire mais en sont vite revenus, avec une période de flou de quelques années, puis un album en 2005, Perfect Pitch Black, recueil bancal de démos qui les voyait retrouver un son plus agressif.
Ce White Silence était assez inattendu il faut le dire après plusieurs années de silence et d’éparpillement des membres du groupe. On avait entendu leur leader Stephen Brodsky en solo et les cris surpuissants du bassiste Caleb Scofield dans son groupe sludge Zozobra et chez Old Man Gloom d’Aaron Turner d’Isis.
Le groupe revient vers une approche plus rugueuse et sortant des sentiers battus. Sans cependant retrouver les riffs thrashy des débuts, ils reprennent un gros son metal/hardcore noise aux guitares utilisant un panel impressionnant d’effets, saturations en tout genre, fuzz, crunchs, et delays qui apportent une touche psychédélique à l’ensemble.
L’album est ordonné d’une façon particulière, ainsi les 5 premiers titres sont les plus rentre-dedans, d’où ressortent un « Serpents » noise déchainé mené par la voix rageuse de Scofield et « Sing My Loves » qui reprend les sonorités spaciales de l’EP charnière dans leur carrière Jupiter enrobées de riffs au gros son sludge. Même principe sur le bien nommé « Summit Fever », le sommet de cet album à mon avis. La fin de l’album présente des morceaux à la fois plus barrés, expérimentant sur les sonorités, et plus calmes, « Heartbreaks » a une mélodie façon Beatles désenchantée, « Iron Decibels » est une ballade incantatoire lo-fi alors que « Reanimation » termine sur une touche alliant guitare acoustique et ambiance psyché, dans un crescendo très 70s.
Un bien bon retour donc, aussi bon qu’il était inattendu, des compos variées avec une vraie personnalité, difficile de les comparer ou de leur affubler un style particulier, White Silence englobe en fait tous les styles que Cave In a exploré dans le passé et les intègre avec cohésion. 9 titres pour une demi heure ça fait un peu court quand même.
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