Moi qui croyais en avoir terminé avec 2015… Essayez donc de faire un bilan convenable dans de pareilles conditions…
Bref, j’étais (encore une fois) passé à côté en 2013, du premier album éponyme de Vhöl, ce super groupe formé par le chanteur de Yob (Mike Scheidt), Aesop Dekker le batteur d’Agalloch (et aussi membre de Ludicra) et John Cobbett et Sigrid Sheie, deux membres d’Hammers of Misfortune.
Et voilà que la bande a remis ça en 2015, en sortant cet éblouissant Deeper than the Sky toujours chez Profound Lore. Bref le top des sorties metal de l’année passée s’en trouve encore chamboulé… Mais c’est tellement bon!
Définir la musique de Vhöl n’est pas une mince affaire mais on pourrait tenter de la décrire comme une base de thrash agrémentée d’influences aussi diverses que le heavy metal/power metal et le punk. Imaginez que Mastodon, Megadeth, décident dans leurs meilleurs années de fusionner et de coller une belle urgence punk dans tout ce bordel, et vous ne seriez pas trop loin du magma sonore qu’on trouve sur Deeper than the Sky. A noter que par rapport au premier album éponyme, le groupe semble avoir mis le côté cradingue/punk un peu en arrière-plan (mais il est toujours présent et heureusement!), et mise aussi sur une production et un son plus « clairs ». Et ça marche parfaitement (ça marchait aussi sur le premier qui est également très recommandable).
Au menu donc, 7 titres aux durées assez variées mais toujours avec un tempo bien relevé : entre l’ouverture heavy/thrash de « The Desolate Damned », le piano et la folie circus/jazzy de l’instrumental « Paino », le pur thrash punk d’un « 3 Am », le quasi thrash/death de « Red Chaos », avec comme point d’orgue le superbe thrash/heavy progressif du morceau titre et ses 12 minutes époustouflantes… Tout cela avec un Mike Scheidt au chant dont le timbre « particulier », bien nasillard (et qui rappelle un peu celui de Brent Hinds de Mastodon) est pour beaucoup dans le côté foutraque et punk de l’affaire avec quelques montées dans les aigus à la King Diamond qui ne manquent pas de surprendre là encore (dès le début de l’album d’ailleurs, ce qui peut effrayer), même si le bougre est également capable de quelques gueulantes bien senties.
Reste qu’ il est difficile de cataloguer précisément un seul morceau de Vhöl tant toutes leurs compositions ont cette délicieuse tendance à virevolter et changer du tout au tout en quelques secondes. C’est à la fois déstabilisant à la première écoute, mais ô combien jouissif par la suite, l’énergie déployée étant totalement communicative et contagieuse.
En définitive, Vhöl semble proposer comme Vektor a pu le faire avant, une sorte de thrash à la fois old-school et ô combien moderne, rendant hommage à l’héritage des groupes fondateurs du genre, tout en foutant un coup de pied dans la fourmilière en proposant une vision novatrice et originale du genre. La modernité dans le respect du passé en somme, et un groupe capable au final de rassembler et de mettre d’accord plusieurs générations de metalleux.
L’album étant en plus emballé dans une pochette « what the fuck » mais fort jolie, il n’y a vraiment aucune raison valable de ne pas craquer et de ne pas revoir une fois de plus son bilan annuel 2015…
Tracklist :
1. The Desolate Damned
2. 3AM
3. Deeper Than Sky
4. Paino
5. Red Chaos
6. Lightless Sun
7. The Tomb
Le disque est solide mais j’ai du mal à être aussi enthousiaste que toi, néanmoins. Rien à voir avec la claque que m’avais mise Vektor au moment de sa découverte.