Wassup rockers de Larry Clark

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Wassup Rockers est le sixième film de Larry Clark (et comme je n'en ai vu aucun autre, je vais avoir du mal à comparer). Ce film, à mi-chemin entre le documentaire et la fiction, raconte les pérégrinations ordinaires d'un groupe de jeunes latinos de South Central (Los Angeles), fans de punk et de skate-board, qui de South Central vont se retrouver au fil du récit à Beverly Hills. Le titre du film provient de l'expression utilisée par les black de Souths Central lorsqu'ils croisent la bande de jeunes skateurs, habillés de pantalons étriqués, à la Ramones. Tourné avec des acteurs amateurs principalement, et partiellement improvisé, la première partie du film est très proche du documentaire, pour se tourner vers quelque chose de plus scénarisé dans sa deuxième partie.

Une chose est claire, Larry Clark est passionné par les adolescents, et filme ces jeunes avec une tendresse et un regard incomparable, que ce soit pour le jeune latino ou la petite bourgeoise de Beverly Hills. Certains plans sont à la limite de l'anatomique, tant la caméra s'approche pour capter un grain de peau, des lèvres, une oreille, pour entrer dans l'intimité de ces jeunes par des gros plans de toute beauté. Le naturel (et pour cause) du jeu des jeunes de la bande fait qu'on a constamment l'impression d'être un des membres de la bande, comme dans cette scène de répétition du groupe de punk, filmée au cœur du groupe, ou dans la scène de skate-board charnière du film, où l'on se retrouve à la place d'un skateur qui se serait juste posé un instant pour regarder les autres, le temps de reprendre son souffle.

Incontestablement, ce film est très authentique, et la deuxième partie, plus axée vers la fiction, dans le but de mettre cette bande de jeunes dans un milieu différent (Beverly Hills), n'est pas moins intéressante. Larry Clark souligne avec force le contraste entre les jeunes issus du ghetto et les habitants de Beverly Hills, fascinés ou terrorisés par ces jeunes différents. A ce titre, la longue scène de discussion entre l'un des jeunes latinos et une des jeunes filles fortunées est l'une des plus intéressantes du film. Aigre doux, le film offre des purs moments de poésie, mais aussi des moments assez durs, qui font revenir les pieds sur terre à vitesse grand V.

A mille lieues des films clichés sur la jeunesse américaine, Wassup Rockers est un film vrai, sans chercher à faire dans le cinéma social à outrance, Larry Clark a su juste capter avec talent et beaucoup de tact le quotidien de cette bande de latinos. A noter également une bande son bien plaisante, remplie de groupe de punks latinos de Los Angeles, qui donne envie de sauter sur son skateboard à la sortie du ciné.

(4.5/6)
Sorti le 6 avril

Angrom

Chroniqueur

Angrom

Comme pas mal de gens, c'est par mon paternel que me sont venues bon nombre de mes émotions musicales. Éclectique en diable, mon daron, m'initia à la musique classique et rock essentiellement. Beatles, Rolling Stones et Elton John essentiellement furent parmi les premiers artistes à retenir mon attention. Imaginez ma stupeur quand un ami se présenta un jour chez moi avec des disques d'un groupe anglais, arborant une mascotte qui a l'époque m'avait paru horrible, mais me fascinait. Il s'agissait bien sûr d'Iron Maiden, dont je devins assez vite fan, intégrant ainsi un peu de métal dans mes écoutes, qui, à l'époque, suivaient plutôt la mode du moment. Metallica, Megadeth, Iggy Pop vinrent compléter ma collection d'artistes un peu plus péchus. Arrivé en école d'ingénieurs, un voisin de palier, voyant quelques disques de métal dans ma (encore petite) discothèque, essaya de m'entraîner du "côté obscur". Bien lui en prit, rétrospectivement. À l'époque, en 1998, Angra était au top, et c'est par ce moyen qu'il réussit son coup, me faisant sombrer dans une période heavy-speed, dont je ne garde plus grand chose aujourd'hui (mis à part Edguy et les trois premiers Angra). Une fois le poisson ferré, il passa à la vitesse supérieure en me passant des disques de Dream Theater. Coup de cœur direct pour Images And Words, un peu plus de mal avec Awake, mais la sortie de Scenes From A Memory en 1999 et plusieurs petits détails contribuèrent à faire de ce groupe un de mes groupes favoris, ce qu'il est encore aujourd'hui (une vingtaine de concerts au compteur). Suivant le groupe et tous ces side-projects c'est par Transatlantic que je m'intéressai aux groupes de rock progressif : Spock's Beard, Marillion, The Flower Kings, puis les grands anciens : Yes, Genesis (je considère encore aujourd'hui la période d'or de Genesis comme un des trucs les plus géniaux qu'on ait jamais écrit en musique), Rush (mon groupe n°1), plus récemment King Crimson. Sorti de l'école, je rencontrai sur Rennes la troisième personne à l'origine de mes grands tournants musicaux. Mon troisième maître m'initia aux sonorités plus saturées du death metal et du thrash qui pousse. L'éducation ne se fit pas sans mal, mais j'ai actuellement une discothèque de métal extrême bien fournie, que j'apprécie énormément. .J'en profitai pour découvrir un des groupes français les plus novateurs : SUP.Ou j'en suis aujourd'hui ? Sans doute un mix de tout cela. J'ai succombé également aux sirènes du rock alternatif (Tool, The Mars Volta, Porcupine Tree, Dredg). Je conserve quelques bases heavy que je ne renie pas (Judas Priest, Ozzy Osbourne, Alice Cooper), et j'écoute beaucoup de métal progressif, si tant est qu'il s'éloigne de la technique pour la technique (Pain Of Salvation, par exemple). La trentaine a été également l’occasion de s’intéresser au Jazz, plutôt les classiques « hard bop », mais je ne crache pas sur une petite nouveauté à l’occasion. Je voue également un culte sans limites à Peter Gabriel et à Frank Zappa, hommes à la personnalité fascinante et musiciens expérimentateurs !

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