Dead Man In Reno – Dead Man in Reno

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Style: metalcoreAnnee de sortie: 2006Label: Candlelight

La vague metalcore finira-t-elle comme le néo-métal ? Voilà une question qui revient très souvent et qui est plus que justifiée, lorsque l’on voit la masse impressionnante de sorties dont nous gratifie les maisons de disque. Il devient, en effet, difficile de faire un choix dans ce tsunami de nouveaux groupes, tous censés être la nouvelle perle rare du genre, qui déferlent chez nos disquaires et en remplissent les étalages. Dans la majeure partie des cas, c’est la soupe à la grimace, car la technique est là, mais l’originalité fait grandement défaut. En général, le groupe n’est pas franchement mauvais, mais ne réussit pas à capter notre attention sur plus de deux ou trois morceaux, tombant bien trop vite dans une succession de plans bateaux et de schémas entendus maintes fois.
Heureusement qu’il arrive, certaines fois, de tomber sur l’exception à la règle, un groupe qui ne réinvente pas spécialement le genre, mais contribue à son évolution et fait preuve d’un certain flair au niveau de l’arrangement de ses compositions. Dead Man in Reno fait partie de cette catégorie et nous balance là un excellent premier album, très prometteur.
C’est à Tuscaloosa, aux Etats-Unis, que Dead Man in Reno a vu le jour il y a un peu plus de 3 ans. Le groupe ne refuse aucun concert et tourne dès qu’il en a l’occasion, gagnant ainsi une base solide de fans, avant de signer chez Abstract Sounds, une filiale de Candlelight Records.
C’est en dix jours, et avec Jamie King (Between the Buried and Me, Through the Eyes of the Dead), que le premier disque du combo sera enregistré au Basement Recording Studio, et autant dire que le résultat vaut largement le détour.

Les 43 minutes qui composent cette galette font, bien entendu, la part belle aux guitares mélodiques, aux breaks brutaux et à une section rythmique très bien rôdée et en parfaite adéquation avec le style pratiqué. Un des points négatif provient de la basse qui est, malheureusement, légèrement en retrait par rapport au reste, et aurait nécessité une meilleure attention, surtout lors de certains breaks. Bon, ne chipotons pas non plus, car les morceaux sont exécutés par un duo de guitaristes fonctionnant à la perfection et débordant de créativité. Car même si certains passages peuvent sonner, parfois, quelque peu familiers, il faut reconnaître que chaque morceau est d’une richesse rare au niveau des riffs, et que ces derniers s’enchaînent même avec une simplicité presque déconcertante. Qu’il s’agisse de passages lourds, au tempo rapide, ou lors de soli, nos deux gaillards nous en mettent plein les oreilles et sont, à mon avis, un des meilleurs atout du groupe.
La férocité, l’urgence et la détresse qui ressortent de chaque titre, se ressentent aussi dans les parties vocales – aux sonorités très death et crues tout au long de l’album –, qui renforcent l’immersion de l’auditeur dans l’ambiance ténébreuse des compositions. Les rares incartades mélodiques de la voix – trois titres sur dix –, sont tout à fait convaincantes, et provoquent même un haussement de sourcils, presque approbateur, lorsqu’elles font une première apparition vers la fin du sixième titre. On est bien loin des dernières productions de Caliban ou All That Remains, où chaque refrain est synonyme d’une envolée mélodique gnangnan, voire presque risible… De plus, ces rares passages sont de très courte durée et ont pur unique but d’aérer quelque peu le morceau, histoire aussi d’accentuer encore plus la force de frappe du groupe, une fois l’accalmie passée.
Pour les plus sceptiques d’entre vous, je vous laisse jeter une oreille à « Cursed » qui prend une tournure presque épique à la moitié du titre. C’est en effet un break au piano, suivi de quelques violons et d’une guitare acoustique, qui intervient à la quatrième minute du titre et y donne une dimension toute autre, voire mystique, avant de se terminer sur une montée en puissance fulgurante.

Avec ce premier album, Dead Man in Reno risque d’en surprendre plus d’un et se promet à un bel avenir. Mêlant à la fois la lourdeur de The Acacia Strain aux rythmiques mélodiques de Unearth, le groupe n’a pas peur d’aller là où il veut, et fait preuve d’une certaine ingéniosité au niveau de ses arrangements, sans s’imposer de limite. L’énergie brute qui ressort de ces morceaux est tout bonnement jouissive, car bien que partant dans tous les sens, les titres restent toujours cohérents, bien construits et pleins de surprises.
Mis à part les deux derniers titres, qui, à mon avis, sont un peu en deça vis-à-vis du reste de l’album, l’auditeur n’a pas la sensation de se perdre dans les méandres d’un énième groupe metalcore de plus. Dead Man in Reno arrive à nous titiller, à nous interloquer, avant de tout simplement nous happer dans son mælstrom sonore, et ça marche, on en redemande !
Dire que nous tenons là la perle de l’année serait faux, mais dire que Dead Man in Reno nous livre un excellent premier album, prometteur pour le reste à venir, me semble tout à fait approprié. Certains, gavés d’un genre musical en surexploitation,et détourné à toutes les sauces, passeront leur chemin, alors que d’autres flasheront sur ce groupe qui débarque de nulle part et qui procure une bonne dose d’adrénaline pure tout au long de la durée de l’album. A ranger à côté des bonnes surprises cru 2006, section metalcore, sans oublier d’y annoter : « à découvrir en live ».

  1. to attain everything
  2. from here i can see the shore
  3. she’s tugging on my heartstrings
  4. given a season of sun
  5. goodbye tomorrow, hello dead letters
  6. the devil made him do it
  7. he said, she said
  8. cursed
  9. even in my dreams
  10. lovestainedrazorblades
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Commentaire

  1. SeB "D" says:

    le nom du groupe est sympa ! A part ça…

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