Il est de ces groupes qu’il est difficile d’oublier pour des raisons diverses. Certains ont sorti un album tellement mauvais qu’ils restent gravés dans nos têtes pour l’éternité. D’autres, nous ont fait un tel choc à l’écoute que les oublier est rigoureusement impossible. Coph Nia fait partie de cette deuxième catégorie. Remarqué pour ses deux premiers chef d’œuvre, Coph Nia, digne représentant de l’écurie Cold Meat Industry, nous offre ici son troisième opus après plus de 4 ans d’attente.
Coph Nia c’est un des groupes avec lesquels j’ai découvert le vrai sens du mot « glauque ». Rarement je n’avais entendu chose plus épouvantable (dans le bon sens du terme, s’il en existe un) que ce premier album de Coph Nia, le fabuleux That which remains avec son impressionnant « Doppelganger » pour n’en citer qu’un. Poursuivant son petit bonhomme de chemin le groupe sort le fort justement applaudi « Shape shifter » qui laissait malgré tout entrevoir quelques nouveautés dans l’univers Coph Nia. Celui-ci devenant un poil moins glauque et un chouilla plus « pop » (je mets entre guillemets). Impatient de voir si cette évolution allait se poursuivre je me suis jeté sur cet illuminati. Et la réponse est nette et sans détour, oui !
Oui dans le contenu même de l’album. Avec ses trois reprises (Aldenon Satorial n’ayant jamais caché son attachement aux reprises) d’artistes comme les Rolling Stones, Front 242 et Arthur Brown comme auteurs originaux. On peut dire qu’on aura déjà vu plus ambient dans l’esprit. Mais nous reparlerons de ces reprises plus tard. Concentrons nous d’abord sur le corps de l’album et son premier morceau fleuve.
« The end » a la lourde tâche d’ouvrir l’album et d’incarner à lui tout seul le premier mouvement des deux qui composent cet album. Et même si à l’écoute cette séparation est nette elle n’est peut-être pas judicieuse, explications. « The end » c’est un morceau d’ambient minimaliste, dans la veine d’un Atrium Carceri si on veut s’amuser à faire des comparaison, d’une quinzaine de minutes. Alors d’une, ouvrir l’album par un morceau aussi « classique » va faire fuir toute une partie des auditeurs les plus réfractaires à ce genre de musique et c’est un premier point dommage. Deuxième point la longueur du morceau a de quoi dissuader. A tel point qu’il en devient même pénible au bout de cinq minutes, cinq longues minutes pendant lesquels il ne se passe pas grand-chose, même pour l’ambient, c’est dire. Bref, ouvrir comme ça un album c’est une connerie. La suite est quelque peu meilleure mais le morceau reste anecdotique.
Le deuxième mouvement de l’album, donc le reste des morceaux, montre en revanche la facette que Coph Nia devrait mettre en avant, une facette plus « pop » comme je le disais dans mon intro.
Parlons des reprises d’abord. « Sympathy for the devil », « fire » et « religion ». Je ne m’attarde pas plus que ça sur « religion » ne connaissant absolument pas l’original de Front 242, ça ne sert a rien. Par contre « Sympathy for the devil » et « fire » sont complètement métamorphosés et le résultat est surprenant et assez savoureux. Les stones se retrouvent avec un morceau à la sauce Coph Nia, à savoir une diction de Satorial sur une musique minimale. Le résultat est tout simplement excellent. Même chose pour « fire » qui, s’il garde sa rythmique caractéristique a subit un sacré dépouillement de son essence (essence, fire, tout ça tout ça)…. Tout aussi incontournable.
Alors c’est bien beau tout ça mais que reste t’il pour le vrai Coph Nia après la déception du premier morceau ? Outre « new oath » déjà connu des fans pour sa présence dans la dernière compile CMI, il va rester 3 morceaux à Coph Nia pour nous montrer son savoir faire. Et force est de constater que le niveau est très nettement tiré vers le haut par rapport au premier morceau et les inquiétudes disparaissent vite. « Credo V » par exemple et ses rythmiques tribales rappelant Ulf Soderberg (en plus posé malgré tout) le tout accompagné par la voix toujours aussi inquiétante de Satorial. Excellent morceau qui pourrait facilement se faire une petite place dans une BO de film à torses velus et musculeux. « Drinking … » quand à lui, pousse assez loin le concept folkisant, chose assez nouvelle pour Coph Nia. Le résultat est excellent même si la voix de Satorial est peut-être un peu trop solennelle sur les phases de dictions, elle se fait par contre parfaite sur les « refrains » légèrement plus chantant. « Hymn to lucifer » se présente comme étant l’œuvre la plus classique de Coph Nia. Point de surprises donc.
Une fois le tour fait, une conclusion s’impose immédiatement, Coph Nia a perdu de sa superbe et le cap du 3ème album est passé avec douleur. Il n’en reste pas moins vrai que Coph Nia reste un groupe majeur de chez CMI, mais il faudra, pour le 4ème album gommer les erreurs de cet album et revenir aux fondamentaux pour à nouveau nous plonger dans le froid glacial de la musique. Comme le groupe l’avait si bien fait par le passé.
- the end
- the new oath
- fire
- credo v
- sympathy for the devil
- drinking to the angel of the east
- religion
- hymn to lucifer
Dommage que tes seules références musicales dans le style se résument à CMI. Sinon album fort médiocre, les vocaux et les paroles sont vraiment à chier.
Alors la je plaide coupable, j’avoue que j’ai tendance a regarder du coté de CMI où je suis a peu près sur de trouver de la qualité. Mes quelques tentatives ailleurs se sont révélées être des fiascos. Mais si tu as des noms de suis toujours preneur. ;)
T’as Cyclic Law qui est de plus en plus connu, label québécois très orienté dark ambient minimaliste, sacrée ou space ambient. En France y a Divine Comedy Records, qui a de grands classiques dans ses rangs, comme le fabuleux album de Lambwool, en Belgique y a Spectre Records, notamment la collection Nautilus consacrée à l’eau. En Italie c’est Amplexus pour la new age ambient ou des choses plus électroniques, ou bien Punch Records pour des trucs barrés, neo folk le plus souvent. En Pologne, pays émergent du style, il y a essentiellement Beast of Prey (attentions aux releases noise assez pourries) et Wrotycz, label sans faute pour l’instant. Et enfin en Allemagne, LE pays du genre pour moi (je suis pas fan de la dark ambient à la suédoise), il y a la Loki Foundation (avec de grands noms comme Inade, Fir§t Law, Herbst9, Land:Fire, et j’en passe), ainsi que Drone Records, dirigé par Stefan de Troum.
Sinon tu peux lire les chros des webzines pour orienter tes choix, moi-même je chronique sur http://www.brokendolls.org/ , y a également http://www.lagouttiere.com/ mais plus orienté old school et indus rock/metal, ou les chroniques de marco sur http://www.gutsofdarkness.com .