Atrium Carceri – Kapnobatai

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Style: AmbientAnnee de sortie: 2005Label: Cold Meat Industry

Encore un groupe issu de l’écurie Cold Meat Industry, Atrium Carceri n’évolue pourtant pas tout à fait dans la même école que les précédents albums d’ambient que j’ai chroniqués sur Eklektik. J’ai mis un peu de temps à me décider à faire la chronique de celui-ci, pourtant sorti il y a dejà 4 mois, tant il est difficile de donner des impressions à chaud sur de l’ambient comme on peut être amené à le faire dans le métal.

Après un premier album Cellblock , présentant la dérive psychologique du prisonnier dans la solitude de son univers carcéral, après un Seishinbyouin explorant lui aussi le côté psychologique du malade mental, voici le troisième opus de ce groupe que l’on peut qualifier d’ambient claustrophobe tant sa tendance à mettre mal à l’aise est palpable. Changement d’univers par contre dans ce Kapnobatai qui nous propose de visiter une usine souterraine désaffectée, abandonnée à la suite d’une guerre nucléaire. Le titre nous en dit un peu plus sur ce qui nous attend avec ce mot Japonais que l’on pourrait traduire par « ceux qui marchent dans l’ombre/brouillard ». Les indices sont plutôt maigres avant de se lancer dans l’écoute, et comme d’habitude avec Atrium Carceri, on éteint les lumières, on s’installe confortablement et on s’apprête à se jeter corps et âme dans la folie.

Tout commence par l’installation du décor, des bruits de terre déplacée, quelqu’un qui creuse, des voix fantomatiques au loin, quasi-inaudibles mais bel et bien incompréhensibles. Une fois entré, tout devient une affaire de sens. Cette clochette qui teinte dans « behind the curtains of life » provoquant un sursaut de l’explorateur, cette porte qui s’ouvre sur une conversation en japonais, toute cette vieille machinerie qui fonctionne encore dans des cliquetis ou des alarmes agressives. Ces voix dans « Impaled butterfly » tellement irréelles, qui s’amusent, telles des fantômes, à flotter de droite à gauche, passant d’une oreille à l’autre, nous permettent de confirmer la localisation de la scène. Le japon. Mais ce ne sont que des souvenirs, des hallucinations provoquées par l’isolement de ce cercueil de métal autrefois lieu de tant de vie. Aujourd’hui tout est silence, la musique provoquée par les morceaux de métal s’entrechoquant, le bruit de rouille des portes, les courts-circuits, rompant la monotonie de ce lieu. Puis c’est le dérapage, « monolith of dreams » et son passage manifeste de l’autre côté de la barrière. Les sanglots, la difficulté à respirer et soudain la crise, les portes s’ouvrent plus vite, les pas s’accélèrent, notre visiteur d’usine serait en fait une visiteuse, ou tout cela ne serait que dans nos têtes.
Après une explosion de sensations dans « the corruptor » qui pourrait ressembler au délire claustrophobe dans toute sa splendeur, le calme revient, le calme après la tempête. L’histoire ne parle pas de la sortie de l’usine, les bruits restent, menaçants, les voix, au loin nous indiquent que nous ne sommes pas le seul survivant, une lueur d’espoir au bout de ce tunnel ?

Tout y est donc pour que le fan d’ambiance glaciale de Cold Meat Industry se sente dans cette usine comme chez lui. Evidemment tout semble un peu trop formaté, un peu trop téléphoné, mais l’efficacité de l’album est tel qu’il parvient, avec cette agressivité qui caractérise Atrium Carceri, à nous prendre à la gorge et à la tenir compressée pendant l’heure que dure cet album. On regrettera aussi les blancs entre les morceaux qui ont tendance à nous couper dans notre oppression en nous laissant entrevoir un moment de répit. Des enchaînements plus rapides auraient été sans doute plus judicieux pour nous conserver dans ce que le groupe parvient si bien à créer. Difficile aussi de juger l’originalité d’un tel album. Un album d’ambient sortant de toute façon de ce genre de considération. A se procurer d’urgence si le style vous tente, à fuir si le style musique minimaliste vous repousse mais assurément une expérience a tenter, ne serait ce que pour comprendre comment la musique parvient à être si éprouvante à écouter.

  1. enclosed world / liberation
  2. behind curtain of life
  3. impaled butterfly
  4. maintenance tunnels
  5. wrapped cloth
  6. a stroll through the ancient city
  7. synaptic transmission
  8. ruins of desolation
  9. torn citadel of the autarch
  10. monolith of dreams
  11. stained pipes
  12. thermographic components
  13. the corruptor
  14. the carnophage
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2 Commentaires

  1. damien luce says:

    La chro résume bien l’esprit de cet album. A écouter les yeux fermés !!!

  2. Monster says:

    Depuis le temps que j’entend parlé d’Atrium Carceri, il serait peut-être temps que je teste…

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