Le premier album de Microfilm, A journey to the 75th, a beaucoup tourné sur mes platines tant il correspond au genre de post-rock qui m’intéresse le plus, sorte de bande son au rythme tendu d’un road-movie. La qualité du premier album des pictaviens m’avait assez surpris à l’époque (2004), ne m’attendant pas à voir un […]

Le premier album de Microfilm, A journey to the 75th, a beaucoup tourné sur mes platines tant il correspond au genre de post-rock qui m’intéresse le plus, sorte de bande son au rythme tendu d’un road-movie. La qualité du premier album des pictaviens m’avait assez surpris à l’époque (2004), ne m’attendant pas à voir un groupe français se réapproprier le style de cette façon. Stereodrama reprend exactement là où A journey to the 75th nous a laissé, dès « Dpt.1 », on retrouve la mélancolie familière qui transparaissait déjà du 1er album (sur lequel figure d’ailleurs 2 morceaux intitulés « Dpt.4 » et « Dpt.5 ») et quasiment le même son, toujours ces 2 guitares entrelacées au grain style telecaster laissé quasiment au naturel, une basse bien ronde et une batterie volubile, servant de fil conducteur à un scénario à base de rebondissements et crescendos.

Les éléments mis en place par le groupe sont donc assez classiques, on est en plein dans le post-rock dans ce qu’il a de plus habituel mais Microfilm arrive cependant à créer quelque chose de personnel en intégrant des samples dans leur musique qui immergent dans un univers cinématographique. Ces samples, bruitages divers mais surtout dialogues en français, en anglais ou en espagnol, sont toujours aussi énigmatiques, ils laissent des impressions plus qu’apportent réellement un sujet aux morceaux, servant l’intensité dramatique qui découle de la musique. Certaines voix vraiment glaçantes apportent une tension palpable, comme les commentaires de folie de « La Fille Qui En Savait Trop » ou sur « The Night Of J&B » (qui sont un peu les équivalents de Margaret et André du 1er album).

C’est en live que la musique de ces 4 français, au passé dans des groupes noise/hardcore -d’où une certaine urgence dans la musique et le jeu scénique- prend tout son essor. Leur musique reste instrumentale mais se cale, généralement dans la semi-obscurité, sur des vidéos qui reprennent visuellement les images associées aux samples présents dans leurs morceaux, en général des dialogues issus de vieux films en noir et blanc ou de documentaires. Le travail sur la vidéo est donc complémentaire de la musique. D’ailleurs apparemment, l’album digipack est fourni avec une paire de lunettes spéciales séparant la vision des 2 yeux pour un rendu 3D qui sert à regarder une partie vidéo du cd, qui alterne scènes de concert et film d’animation. Ces lunettes sont aussi distribuées en concert. A voir!

Une bien bonne deuxième fournée donc, un peu moins inattendue que la première certes donc peut-être un peu moins marquante mais qui pose Microfilm comme un des meilleurs représentants du post-rock en France. Allez les voir en concert, vous ne pourrez qu’être convaincu.