Dool – Here Now, There Then

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Style: Dark Gothique RockAnnee de sortie: 2017Label: Prophecy

Bon d’accord le nom du groupe est un peu pourri et fait un peu repoussoir tant il sent la douloureuse panne d’inspiration. Pourtant au-delà du rapprochement avec le groupe américain dont le nom commence par un « T »,  Dool signifie surtout « Exil » en hollandais, un mot qui colle au final plutôt bien à l’ambiance sombre de ce Here Now, There Then premier album de ces bataves qui sont issus de groupes comme the Devil’s Blood (le bassiste et batteur) et Gold, auxquels il faut ajouter la chanteuse Ryanne Van Dorst aussi (in)connue sous le pseudonyme de Elle Bandita.

Autant le dire tout de suite : malgré ce patronyme proche entre les deux groupes, il n’y a strictement aucun rapport musicalement entre Dool et la bande à Maynard puisque Dool pratiquent ce qu’ils appellent un dark rock, qui se trouve être un bon résumé de leur musique qu’on situera entre hard rock et doom. Au doom, les hollandais empruntent le côté sombre, et le tempo globalement peu rapide (comme sur l’épique ouverture de 10 minutes « Vantablack » ou plus loin « In Her Darkest Hour » et le très lourd « The Alpha » dont le refrain vous hantera). On trouve même des touches de piano sur différents titres, et de l’orgue sur « Golden Serpents » pour contribuer là encore à une ambiance sombre à la frontière de l’occulte. Côté hard rock, on sait riffer comme il faut chez Dool, mais on sait aussi balancer des solos à l’ancienne (voir le superbe solo sur « Oweynagat »).

Le vrai point fort de Dool c’est d’abord sa chanteuse au timbre à la fois précis, mais aussi original, avec dans les plans les moins appuyés un côté assez androgyne. On est parfois proche du registre vocal de Ghost, avec quand même la petite touche féminine qui va bien. Mais Van Dorst (et j’y vois un vrai point positif) ne donne jamais dans le chouineux, on sent l’âme de rockeuse qui se dégage de sa voix. La comparaison avec Ghost n’est d’ailleurs pas uniquement à faire sur le plan vocal puisque musicalement, on retrouve le même alliage entre ambiance sombre et hard rock à l’ancienne, le folklore en moins, la sobriété en plus chez Dool. Toutes proportions gardées tout de même, puisque Dool donne moins dans le tube que Ghost, même si les hollandais savent quand même balancer quelques quasi tubes comme « Words on Paper », « Oweynagat » (qui figurait sur leur première sortie, un EP du même nom) ou « She-Goat ». Globalement tout de même, le format des titres de Dool est un peu plus complexe que celui des suédois qui visent davantage l’immédiateté. Ici les huit compos (pour 49 minutes au total) flirtent ou dépassent régulièrement les 6 minutes, et demandent aussi davantage de temps d’assimilation. Il faut en effet plusieurs écoutes pour saisir la subtilité et la beauté de la musique des hollandais à l’image de ce « Oweynagat » que je citais dans les tubes essentiellement pour sa première moitié, mais qui se transforme à mi-chemin en instrumental au souffle épique de toute beauté (évoquant un peu Giant Squid) avec même l’habile participation d’un violon en fin de titre. Le résultat est juste superbe.

Pour déchiffrer ce Here Now, There Then et mériter d’en savourer les charmes, il faudra donc, soyez prévenus, dépasser la première écoute durant laquelle le manque d’accroche (faux au final) et l’apparente sobriété pourraient faussement passer pour de la platitude. Je vous assure qu’il n’en est rien, et que la dixième écoute se révèle ô combien satisfaisante et jouissive. Au final, ce disque que je me suis d’abord passé en fond une fois ou deux sans en retenir grand chose, est devenu un de mes disques de chevet de ce début de printemps.

Tracklist :
1. Vantablack
2. Golden Serpents
3. Words On Paper
4. In Her Darkest Hour
5. Oweynagat
6. The Alpha
7. The Death Of Love
8. She Goat

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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