Troisième album pour Herod, quartet suisse qui a la particularité d’avoir récupéré avant Sombre Dessein (son précédent album, sorti en 2019), l’ancien chanteur de The Ocean Mike Pilat (que j’avais eu l’occasion de voir à l’œuvre en live lors de la tournée suivant Precambrian) qui a clairement métamorphosé le son du groupe vers quelque chose d’encore plus sombre (sachant qu’on était déjà auparavant dans des teintes pas très lumineuses !). Il faut dire que les choix musicaux du groupe de Vevey sont plutôt ouvertes: marier entre elles les influences polyrythmiques d’un Meshuggah avec des passages atmosphériques sensiblement proches d’un Hypno5e ou de The Ocean.
Iconoclast poursuit donc dans cette même optique mélangeant les séquences aux riffs pesant une tonne, saccadés et étourdissants, au son de basse exagérément rampant. Une lourdeur qui, complétée par les vocaux quasi death metal de Pilat, nous plonge dans son univers aussi chaotique qu’écrasant. Pourtant, entre deux déflagrations, les suisses vont adjoindre un peu de finesse à leur béton armé, des passages mélodiques qui viennent s’incruster et apporter une surprenante sensibilité.
Des passages chantés (cleans) viendront donc régulièrement apporter quelques aérations à ses rudes progressions plombées, ces dernières prennent parfois des allures orientales (« The Girl With A Balloon » ou plus franchement sur « The Ode to… » où intervient une chanteuse à la voix nous transportant ailleurs) ou plus émotionnelles (sur « The Icon » par exemple). Des variations qui permettent à Iconoclast de ne pas sombrer dans le tout monolithique rébarbatif et étourdissant mais au contraire, nous captivant dans ces paysages singuliers où chaos et finesse ne font qu’un.
- The Icon
- The Girl With A Balloon
- The Edifice
- The Ode to…
- The Intergloom
- The Obsolete
- The Prophecy