Conifer, en voilà un nom de groupe original. C’est exactement ce que je me suis dis la première fois que j’ai entendu parler de ce combo originaire des Etats-Unis, de Portland plus exactement. Quatre années après un premier album éponyme (actuellement introuvable, mais qui devrait être réédité par Important Records dans un futur très proche), et une collaboration avec Ocean (groupe aussi originaire de Portland, à ne pas confondre avec les teutons de The Ocean) pour un split LP en 2007, la formation ricaine sort donc à nouveau de ses bois (ouais je sais, elle était facile…), et nous propose cet excellent Crown Fire.
Encore un énième truc post-rock machin truc, me direz-vous ? Oui, car le musique proposée par le quintet offre effectivement de longues plages à la montée en puissance graduelle, ainsi que de nombreuses variations de tempos et d’ambiances. Et non, car même lors des premières écoutes, on réalise que la formation a vraiment le don pour construire ses compositions, faire monter la sauce, et rebondir là où on ne l’attendait pas.
Pour cela, il suffit d’écouter l’excellent Song for krom, qui du haut de ses quinze minutes, vous proposera un voyage que vous n’êtes pas prêt d’oublier. Après vous avoir hypnotisé à l’aide de riffs bien gras et rock n’roll, le groupe change son fusil d’épaule, et entame un long passage – quasi mystique – qui prend vite des allures de trip hallucinatoire enfumé, et qui n’est pas sans rappeler les allumés de Earthless. La dernière partie du morceau est juste une pure décharge de riffs endiablés, tantôt noisy, tantôt plus groovy, qui ne manqueront pas de vous faire travailler les cervicales.
Difficile aussi de ne pas se laisser séduire par l’impressionnant Crown fire, titre sur lequel Eugene Robinson (Oxbow) empoigne le micro et offre une prestation vraiment bluffante ! C’est d’ailleurs le seul et unique titre qui ne soit pas instrumental, et autant vous dire qu’il se démarque bien du lot…
Alors que le début de l’album peut laisser entrevoir une approche musicale assez proche de ce que proposent des groupes tels que Capricorns, Russian Circles ou Pelican, on se rend vite compte que le groupe possède plus d’une corde à son arc, et sait en tirer profit. L’ajout de xylophone sur Into the gauntlet (qui prend presque des allures de marching-band) ou de violon sur Breathe. hold démontre une nette envie de la part du groupe d’étoffer son répertoire, ainsi que ses ambiances. Et ça marche, car on prend vraiment un plaisir non dissimulé à se passer l’album en boucle.
Si le groupe ne révolutionne pas grand-chose, il a au moins le mérite de nous offrir un album qui se savoure du début à la fin, et qui ne fait que se bonifier au fil des écoutes. Après ça reste une histoire de goût, car il est indéniable que certains ne partageront pas mon avis, mais en ce qui me concerne, cet album est une jolie petite réussite que je prends toujours autant de plaisir à écouter.
- surface fire
- cruciform empennage
- a history of disappointments
- song for krom
- breathe. hold
- into the gauntlet
- crown fire (feat. eugene robinson)
Bon groupe en effet. Ca me donne envi de le réecouter ;)
Deux excellent morceaux, les deux que tu as cité, mais le reste tourne vraiment à vide, il ne se passe rien, un post rok à montée descente des plus chiants. Dommage, parce qu’après le premier album monumental j’attendais vraiment plus du groupe.
Même position que toi wakos, un fort bon album qui devient rapidement assez addictif après quelques écoutes. Je trouve justement que le groupe a trouvé un bon équilibre entre lourdeur et mélodies/montées post-rock. Après 2 premiers titres aux sonorités post-rock bien foutues, « Song for krom » hypnotise, « crown fire » voit un Robinson toujours égal à lui-même, c’est à dire génial, ce titre cloturant un album pour ma part fort réussi.
Je trouve ça assez redondant comme disque. Pas mauvais, surement pleins de bonne volonté d’ailleurs, mais ça manque de trip et puis y a vraiment moyen de trouver le temps long en écoutant ce skeud. Je passe mon tour, j’y aurais pourtant mis de la bonne volonté.