Doom – Born Like this

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Style: rapAnnee de sortie: 2009Label: Lex Records

Qu’importe son véritable nom, si ce que l’on sait sur sa vie de famille est vraie ou la disparition du MF troqué pour un simple DOOM, MF DOOM, le rappeur, est un super héros, une figure mythique et emblématique d’un rap décomplexé et toujours juste. Si la mode est au bling bling clinquant, DOOM reste toujours le roi de la rime efficace et intelligemment placé et de l’instru ronde qui pourrait tourner pendant des heures sans que l’on s’en lasse un seul instant.

Depuis Mmm food, son dernier album solo sous le même pseudonyme, deux disques de collaborations ont secoués la vie de l’artiste. Madvillain et ses compositions courtes dont le rythme d’enchainement rapide se retrouve sur Born like this et Dangerdoom, un album plus radio, plus direct et moins riches en sample, dont l’impact est aussi visible sur une partie des compositions. Celles-ci sont, parait il largement, puisés dans les Special herb, une dizaine de disques d’instrumentaux que le masque de fer n’a cessé de sortir entre ces albums. Je ne peux rien affirmer n’ayant porté aucune oreille sur ces disques. Je me fais juste un devoir de mentionner cette possibilité pour prévenir les plus avertis mais, peut être ceci sont-ils déjà au courant et crachent t’ils sur ce disque ?

Born like this n’est pourtant pas une collection de redite mais, de hits fidèles à la réputation de l’homme à la voix rauque capable de retourner une phrase dans tous les sens pour y puiser des rimes insoupçonnés. Le titre « That’s that », deuxième morceau que j’ai eu le plaisir d’entendre avant la sortie officielle du disque, fascine par ses sursauts constants d’une rime à une autre. De mots en mots et non de phrases en phrases, DOOM rappe et écrase la concurrence. Ce n’est pas une exception mais, une règle d’or pour l’homme.

Les samples par contre sont moins datés que sur les albums précédents. Aucun extrait du dessin animé des Fantastic Four n’est à signaler pour une fois. Peut être que l’expérience DangerDoom aura convaincu le docteur qu’il se fait maintenant de très bons dessins animés (l’album en collaboration avec Danger Mouse étant centré autour des séries de la chaine adult swim)? Petit détail amusant pour le fan eklektik, un monologue de Charles Bukowsky samplé sur la chanson « Cellz » l’est aussi sur Orthodoxyn d’Arkhon Infaustus. Anecdotique mais, amusant.

Assisté de Madlib (un titre), Jake One (quatre) et du défunt J Dilla (deux), DOOM assure le reste des prods du disque en compagnie de quelque featuring comme l’excellent Raekwon (Wu-Tang Clan) ou Tony Starks qui excelle sur « Angelz ». L’intervention a coup d’auto tune sur « Supervillainz » d’un collaborateur non identifié est par-contre beaucoup plus anecdotique mais, se veut surement être une petite pique contre Kanye West et Lil Wayne qui usent et abusent tous les deux de cet effet studio sur leurs albums.

Hormis ce morceau, il n’y a aucun autre moment de faiblesse sur Born like this. Différent tout en restant dans la continuité des deux précédents albums d’MF DOOM, chaque titre s’ajoute et se combine pour créer un nouveau tout, cohérent et bien à la hauteur de l’énorme réputation du rappeur révéré par tous des quatre coins de l’underground rap jusqu’aux fans de rock indé. DOOM est bien plus qu’un homme. Son nom évoque l’excellence, l’efficacité et l’invulnérabilité d’un super héros du rap. Born like this, efficace et infaillible depuis la naissance, la légende ne faiblit pas un instant et se perpétue jusqu’à un nouveau disque sous un nouveau pseudonyme . Sous le masque de fer qu’il a endossé après la mort de son frère, pour changer sa propre existence et éluder toutes les attentes que l’on pouvait avoir sur Daniel Dumile ou Zen Love X de KMD, se dessine peut être la fatigue du temps mais, la langue ne faiblit pas et continuer de frapper la mesure avec toujours autant de force et de justesse.

  1. supervillain intro
  2. gazzillion ear
  3. ballskin
  4. yessir!
  5. absolutely
  6. rap ambush
  7. lightworks
  8. batty boyz
  9. angelz
  10. cellz
  11. still dope
  12. microwave mayo
  13. more rhymin’
  14. that’s that
  15. supervillainz
  16. bumpy’s message
  17. thank yah

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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Commentaire

  1. Neurotool says:

    Je confirme pour les prods reprises dans les Specials Herbs et pour différents projets (par ex: King Geedorah) ou collaborations. Ce qui fait que MF Doom peut finir par lasser si vous vouliez vous procurer l’intégralité de sa discographie. Pour autant, les curieux se tourneront en priorité vers « Operation Doomsday » , « Mmmm… Food », et sa collaboration avec Madlib « Madvillain ».
    Il est également à noter que MF Doom aime à produire sous différents pseudos comme Viktor Vaughn (deux albums: le premier est excellent, le second sympatique) où il endosse le rôle d’un super Héros et raconte ses aventures dans les bas fonds urbains.

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