Arkhon Infaustus – Orthodoxyn

4 Commentaires      1 952
Style: black death metalAnnee de sortie: 2007Label: Osmose

Que ceux qui veulent du brutal, du bestial, et qui attendent que ça envoie le pâté de façon directe et sans prise de tête lèvent la main ! Plus haut, allez n’ayez pas peur ! Voilà !
C’est bon merci, vous pouvez sortir, ce coup-là ce ne sera pas pour vous.
C’est qu’Orthodoxyn, nouvel album des français de Arkhon Infaustus, ne peut en aucun cas être rangé dans la catégorie de ces albums faciles d’accès, qui garantissent un petit plaisir solitaire vite fait bien fait.
C’est plutôt le contraire, même si au final, il sera quand même question de plaisir (râle de succube en chaleur…). Un plaisir masochiste par contre, puisque cet Orthodoxyn est un bel écrin de douleur et de chaos.

Le black/death de AI, s’il offre en effet toujours des moments où la violence pure s’exprime – les déferlements de haine sont encore nombreux – prend ici par moment des tournures plus lourdes, malsaines, toujours définitivement vicieuses et ô combien torturées. D’entrée de jeu « Trigrammaton » annonce la couleur, rampant, lourd, avant de se changer en cavalcade infernale. « When They Have Called » et « Magnificat Satanas » sont plus directs et francs du collier, mais « Behind The Husk Of Faith » voit à nouveau le groupe opter pour une cadence réduite : après le coup de batte dans la gueule, le groupe (re)passe à la violence insidieuse, étouffante, oppressante quitte à pousser à l’auto-exécution (le suicide quoi). Charmant tout cela, mais tellement bien fait, qu’on s’y laisse prendre, et que la torture se change en plaisir.
A jouer ainsi sur les passages plus lourds et riches en ambiances, le groupe rend sa musique plus oppressante que jamais, terrible de noirceur et malsaine à crever. Si AI n’a certes jamais exercé dans un registre joyeux et guilleret, il n’empêche que la démarche est poussée ici à son paroxysme (pour le moment en tout cas). On n’est parfois pas bien loin de l’ambiance poisseuse et terrifiante du dernier album de Celtic Frost, Monotheist… Ceux qui l’ont écouté verront parfaitement de quoi je parle.

« La Particule de Dieu » morceau charnière du disque (et pas seulement car il se situe en milieu d’album) est certainement celui qui va le plus loin dans cette nouvelle démarche : lent, lourd, chanté en français avec une voix complètement possédée et malsaine au possible, le titre voit aussi (au-delà de la seule ambiance distillée) le groupe s’aventurer musicalement sur les plate-bandes de formations qui ont avant lui tenté de défricher de nouvelles terres dans un registre qu’il serait alors assez commode d’évoquer sous l’appellation « post black ». On pense notamment parfois à un Deathspell Omega (l’ombre de ce groupe plane d’ailleurs sur pas mal de morceaux), dont le jeu dans les dissonances n’est parfois pas bien loin.
« Evanggelion Youdas » est terrifiant de lourdeur avec son passage quasi doom, avant d’être assommant de férocité, férocité confirmée par le bestial « Annunciation Of The Holy Ghost ». L’album se termine sur le morceau-titre instrumental « Orthodoxyn », lourd, rampant, dissonant, qui résume parfaitement l’orientation et la démarche empruntées par le groupe sur cet album. Difficile de remettre en cause la sincérité de cette démarche dans la mesure où elle s’inscrit pleinement dans une évolution qu’on pouvait déjà largement pré-sentir sur Perdition Insanabilis. En tout cas, que de chemin parcouru par rapport à la bestialité beaucoup plus brute et directe d’un Hell Injection

Certes difficile d’accès et un brin monolithique, cet album possède néanmoins quelque chose d’assez fascinant qui fait qu’il retrouve régulièrement le chemin de la platine, garantissant un délicieux voyage pour l’enfer à l’auditeur médusé par tant de noirceur. A noter que l’écoute au casque s’avère encore plus convaincante. Immersion assurée.

PS : l’album est sorti en édition normale, et édition limitée à 1500 exemplaires en digibook A5 grande classe.

  1. trigrammaton
  2. when they have called
  3. magnificat satanas
  4. behind the husk of faith
  5. la particule de dieu
  6. narcofili sancti
  7. evanggelion youdas
  8. annunciation of the holy ghost
  9. orthodoxyn
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1195 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

4 Commentaires

  1. Inhuman says:

    Excellent album,un ambiance absolument incroyable !
    Pour moi déjà un incontournable du genre de l’année 2007.

  2. Martin says:

    Un tuerie!! En plus l’édition limitée est absolument sublime. KAUFEN!

  3. Manumal says:

    Grave bon ouais, et yen a pas deux des albums dans ce style!
    j’ai chopé le vinyl perso

  4. damien luce says:

    Je n’arrive pas à me décrocher de cet album… quelle lourdeur et l’ambiance transpire la mort sur cette galette… Très bonne chro en passant !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *