Deux ans après Servants in Heaven, Kings in Hell et le retour de Jus Allah au sein du groupe, A History of Violence n’est pas une révolution mais une simple continuation du chemin emprunté. Un disque sans véritable surprise que l’on pourrait voir comme un passage à vide si ses titres n’étaient pas aussi efficaces. Recette d’un paradoxe.
En effet, si le retour de Jus Allah tant annoncé pour faire la promotion de ce disque n’est en fait qu’un petit camouflé puisque celui-ci n’apparait que sur la moitié des chansons, les deux membres principaux de Jedi Mind Tricks sont encore présents et continuent de suivre la même recette. Instrumentaux accrocheurs gonflés de samples et ornés d’un flow rauque et efficace. Le flow de Jus Allah s’est d’ailleurs accommodé à ce changement de voix effectué par Vinnie Paz et lui aussi suis cette tendance, malheureusement au détriment de son efficacité.
Pour avoir vu le groupe en concert à l’occasion de leur passage parisien pour faire la promotion de ce disque (dont ils ne jouèrent que peu de titres, étrangement), l’homme manque de souffle et ne compense pas par la virulence de ses propos. Vinnie Paz n’est pas non plus exactement au rendez-vous sur ce disque. Alors qu’on le trouvait verbeux et habile de ses mots sur Servants in heaven …, il n’a pas de grands moments de bravoure et laisse son flow se faire porter par les compositions de Stoupe, the Enemy of Mankind.
Des trois, ce dernier est par contre le plus en forme et ne cesse de composer des mélodies qui font honneur à son art. Réputé pour ses musiques comprenant de nombreux samples alors que la plupart des compositeurs du genre s’arrête à deux ou trois, Stoupe travaille minutieusement pour accorder chaque touche autour d’une accroche vocale, bien souvent féminine, très efficace et mémorable. Ainsi, si le flow des deux MCs manque à l’appel et ne ressort pas avec la même force, le chef d’orchestre fait en sorte que chaque chanson ressorte. Seul « Terror » pâlit en comparaison de ses semblables mais, peut être est ce aussi car elle est placée après deux très bons morceaux, « Sceance of shamans » et « Godflesh » (dont la musique n’a rien à voir avec le groupe du même nom, dommage).
A History of Violence est un album en demi teinte qui sait compenser, d’une part grâce à une suite de morceaux à la hauteur des productions précédentes de Jedi Mind Tricks mais, aussi grâce à des featuring bien venus (cinq pour dix titres sans compter l’introduction et les interludes). De quoi se poser des questions si l’on a pas récemment vu le groupe enflammer le public de l’Elysée Montmartre grâce à un show qui en laissera plus d’un avec le regret de ne pas en avoir entendu plus (juste une heure de concert). Jus Allah n’est pas encore totalement de retour mais, il est manifestement enthousiaste. Vinnie Paz n’est pas à son meilleur mais il est toujours un très bon MC. Quand a Stoupe, ce disque est un témoignage de son talent et de sa majesté. Pas de raison de s’en faire, si ce disque est en dessous de la moyenne, le groupe est loin d’être fini et se reprendra surement par la suite.
- intro
- deathbed doctrine
- deadly melody (feat. block mc cloud and demoz)
- monlith
- those with no eyes (interlude)
- trail of lies
- heavy artillery
- sceance of shamans (feat. outerspace and doap nixon)
- geometry in static (interlude)
- godflesh (feat. block mc cloud and king magnetic)
- terror (feat. demoz)
- butcher knife bloodbath
- the sixth gate shines no more (interlude)
- death messiah