Powder Blue de Timothy Linh Bui

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Un film à scénarii multiples. Pensez Magnolia, Crash, 11:14

A la différence de ces trois exemples, Powder Blue n'a pas d'intersections dramatiques; on aurait pu faire du film 4 courts métrages qui se regroupent en 2 moyens métrages. A vrai dire, on a véritablement 4 histoires qui évoluent en 2. La construction est bien ficelée, mais avant de parler des points forts du film, ce qui m'a laissé un arrière goût amer en dépit de la grande qualité du scénario: le symbolisme est traité de manière trop premier degré, trop "jeune". On sent qu'il s'agit là des premiers pas d'un réalisateur qui a de beaux jours devant lui, pour peu qu'il se débarrasse de la tonalité un peu "crue" de ses idées (allons… un bus avec une telle publicité alors que L.A. est inondée de billboards de Weeds? Une robe de cette couleur après ce qu'il lui est arrivé?).
La réalisation reste plutôt conventionnelle, quelques idées agréables bien que souvent prévisibles.

Le casting est fantastique et je n'utilise pas souvent ce mot. Jessica Biel est absolument incroyable, le boulot qu'elle fait sur le personnage de la mère stripteaseuse pour son aider son fils est à saluer. Très chaudement sexy tout en étant férocement crédible via son regard profond et son sourire ravageur. J'étais véritablement sous le charme durant tout le film.
Ray Liotta et Forrest Whitaker donnent des performances à la hauteur de leur expérience. J'admire ces deux acteurs et leur capacité à transmettre des émotions profondes même à travers des mots avouons-le, parfois clichés.
Swayze quant à lui est génialement méconnaissable en gérant de boite au mullet blond platine, vomi par Hee Haw.

L'image souffre de pas mal de bruit, ce phénomène est aussi dû à la jeunesse du réalisateur, qui a lourdement corrigé la colorimétrie de la bande en post-prod, ce qui rajoute une moirée à l'image nettement perceptible, surtout en 1080 (le visage de Liotta dans la scène de plage finale grouille de bruit malgré la luminosité élevée). On remarquera quand même un effort sur les contrastes (malgré le manque de définition des noirs, dû à une profondeur accentuée) et une volonté de se dépasser, en témoignent les scènes de Forrest Whitaker, quasiment toutes tournées en très basse luminosité. On regrettera une courbe gamma légèrement saturée sur quelques plans (effets de style oblige) mais nous avons affaire en général à une image soignée et toujours dans les tons des scènes.

La musique est un point fort du film. Pas le son. Le placement est réussi et la musique accompagne agréablement l'image, avec peu de décalages contextuels, mais le mixage est tout simplement horrible à faible volume, or ceci n'est pas un blockbuster et les textes constituent 75% du message; la diffusion devrait donc être possible à faible volume pour apprécier les dialogues des acteurs.
Les dynamiques sont pourtant insupportablement énormes et seules les basses sont bien définies. Les hauts médiums et les aigus sont paradoxalement boueux pour peu que la musique accompagne les mots.

Voilà pour cet avis film/Blu-ray d'un film que je conseille ne serait-ce que pour apprécier le talent incontestable de tous les acteurs et pour encourager/découvrir un réalisateur qui on l'espère nous offrira des choses encore plus abouties à l'avenir.

Powder Blue, de Timothy Linh Bui avec Jessica Biel, Ray Liotta, Forrest Whitaker, Lisa Kudrow, Patrick Swayze et Eddie Redmayne.

106 min, 2.35 : 1 – Transfert 1080p / Dolby Digital

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OY C

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