The Dillinger Escape Plan – Option Paralysis

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Style: metal chaotique et progressifAnnee de sortie: 2010Label: Season of MistProducteur: Steve Evetts et Benjamin Weinman

Quand Dillinger Escape Plan promet un disque plus thrash, Dillinger tient promesse et propose un disque plus thrash. Ire works n’était pas des plus hardcore, cela relève tout de même d’un changement de fusil d’épaule assez radical. Le groove de Gil Sharone, parti rejoindre son frère dans Stolen Babies, groupe qu’il n’avait pas quitté de toute façon, est remplacé par la frappe énergique, rapide, et donc moins légère et subtile, de Billy Rymer.

C’est d’autant plus visible en concert quand le groupe reprend des morceaux de l’album avec Sharone et que les parties rock n’roll sonnent plates. Ire work était l’Angel Dust de the DEP. Option Paralysis voit l’assaut se focaliser sur deux fondamentaux précédemment exploités par le groupe : le chaotique agressif sans mélodie et sans refrain et le chaotique, agressif, avec une grosse mélodie.

Les leçons apprises sur Miss Machine portent leur fruit quand Greg Pucciato sort ses cordes vocales les plus tendres et les plus accrocheuses. Ben Weinman se déclarait lui-même surpris d’avoir entendu autant de mélodies sortir de la bouche de Pucciato quand il lui a envoyé les morceaux pour qu’il écrive et pose sa voix. Lui ne s’attendait qu’à du cri. L’alliance de la violence et de la mélodie fonctionne pourtant sans forcer. Ce serait même les titres les plus violents qui pêcheraient d’être trop rapides et de s’évaporer entre les refrains.

Plus mélodique, plus concis. Plus metal. Le changement de label n’y est pour rien, vue la garantie d’indépendance qu’ont dû demander les bonshommes. Par contre, leurs compositions plus rigides, plus strictes, dépareillent moins chez le français Season of Mist.

Une situation ironique tant ce disque s’écoute comme une lettre ouverte à leurs fans américains, plus avides de chansons énergiques et violentes que des expérimentations prog d’Ire Works, si l’on en croit encore les dires de Weinman. En comparaison, les fans européens apprécient selon lui les morceaux plus subtils, comme « Mouth of the ghost ».

Cet aspect de the DEP est toutefois toujours aussi présent, comme en témoigne le titre de conclusion, « Parasitic twins », juste en plus petite dose, ou incorporé dans des morceaux plus énervés, et un peu moins recherché dans les variations de textures et d’atmosphères qu’Ire works proposait avec toutes ses interludes et ses introductions.

Plus long et plus direct, un disque du Dillinger Escape Plan sur lequel les fans de Calculating Infinity pourront, encore une fois, faire l’impasse mais qui ne pourra que plaire aux amateurs de leurs albums suivants. Pourtant, il y a toutefois la sensation d’un pas en arrière sur ce disque. Comme si la folle expérimentation d’Ire Works, la sensation d’avoir en face de soi un Faith No More en devenir, avait disparu au profit d’un monstre d’acier trempé nourri aux hormones et prêt à prouver sa valeur de groupe aux prouesses techniques ahurissantes et à l’agression débridée.

Une légère déception qui a cependant pris la forme d’un album on ne peut plus solide, avec seulement une poignée de titres moins mémorables mais pas dispensables pour autant. Option Paralysis, à l’instar de Axe to fall de Converge, n’apporte rien de vraiment neuf au groupe mais assoit ses capacités et son identité avec toute une force de composition et une folie remarquables, mais auxquelles nous sommes aujourd’hui accoutumés et qui surprennent du coup beaucoup moins.

  1. Farewell, Mona Lisa
  2. Good neighbor
  3. Gold teeth on a bum
  4. Crystal morning
  5. Endless endings
  6. Widower
  7. Room full of eyes
  8. Chinese whispers
  9. I wouldn’t if you didn’t
  10. Parasitic twins

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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2 Commentaires

  1. drommk says:

    Album de l’année. Bonne synthèse des précédents et qui pousse le concept un peu plus loin. A écouter longtemps avant de l’apprécier à sa juste valeur

  2. jonben jonben says:

    La chronique est juste mais comme pour le Converge, quand c’est aussi bon, j’en redemande.

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