Napalm Death – Utilitarian

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Style: Grind génial et intouchableAnnee de sortie: 2012Label: Century MediaProducteur: Russ Russell

On pourrait commencer (et même terminer aussi sec) chaque chronique d’un nouvel album de Napalm Death de la même façon. Un truc dans le genre : « Après tant d’années d’existence, une telle constance dans la qualité des sorties ne peut que forcer le respect et l’admiration. Ce xxème (remplacer par le bon nombre d’albums) album ne changera pas le constat, bien au contraire ». C’est que la chose est maintenant entendue : Napalm Death ne semble pas pouvoir fauter. Le niveau d’excellence est toujours maintenu, à tel point que c’en est presque lassant. Sauf que c’est tout sauf lassant bien sûr, parce que c’est vraiment trop bon au contraire.

Utilitarian ne révolutionne donc pas la « recette » Napalm Death, mais l’enrichit à nouveau, ce que l’introductif « Circumspect », mélodique et inquiétant, laisse immédiatement deviner. On trouve finalement plusieurs catégories de titre sur Utilitarian : ceux qui s’inscrivent directement dans la tradition Napalmienne, frondeurs et directs : « Errors in the Signals », « Protection Racket » (bien qu’on puisse aussi trouver sur ce titre quelques nuances bienvenues), « Collision Course », « Analysis Paralysis », « A Gag Reflex », ou le plus mélodique « Quarantined ».

Il y a ensuite ceux qui montrent un nouveau visage : « The Wolf I Feed » en est le meilleur exemple. Sur ce titre c’est Mitch Harris qui aboie les couplets, et Barney qui… aboie les refrains, sauf qu’ils sont suivis par des passages en voix claire signés encore Barney, et qui sont juste magnifiques. Tout le monde l’a dit et écrit, et c’est vrai : ils font très très (très) fort penser au chant de Burton C. Bell, mais c’est tellement bon qu’on aurait tort de s’en plaindre.

D’autres titres surprennent en introduisant des ambiances dark, comme ces vocaux quasi ecclésiastiques sur « Fall on Their Swords », « Leper Colony » ou « Blank Look About Face ». Là encore le résultat est scotchant, et le mariage avec le style Napalm Death est tellement réussi qu’on se demande comment une telle évidence n’avait pas encore été explorée jusque-là. Et voilà tout le génie des anglais, encore capables de se réinventer sans renier leurs acquis et leurs racines, et ce après 30 années de carrière, 30 années à régner sur le genre dont ils furent parmi les fondateurs. Souvent imités, jamais égalés!

Et puis il y a le cas « Everyday Pox » titre presque « classique » s’il n’y avait pas le saxo fou de John Zorn pour venir marquer sa différence. Le mélange fonctionne bien, mais n’apporte pas grand chose au morceau (question de goût peut-être) . Reste que sur un titre de 2 minutes ça passe bien, mais heureusement que l’expérience bruitiste zornienne s’arrête là. Cette association n’est finalement pas étonnante si l’on se souvient qu’en 1990, Napalm Death et John Zorn avaient déjà sorti ensemble Flexi un (très court) split.

Au final, qu’ils soient « traditionnels » ou plus novateurs, les 16 titres de ce nouvel album ont en commun d’être tous réussis. Voilà déjà un candidat certes facile, mais non moins bien placé, au podium 2012!

http://www.youtube.com/watch?v=D4o_QSII0wQ

Tracklist :

1. Circumspect
2. Errors In The Signals
3. Everyday Pox
4. Protection Racket
5. The Wolf I Feed
6. Quarantined
7. Fall On Their Sword
8. Collision Course
9. Orders Of Magnitude
10. Think Tank Trials
11. Blank Look About Face
12. Leper Colony
13. Nom De Guerre
14. Analysis Paralysis
15. Opposite Repellent
16. A Gag Reflex
17. Aim Without An Aim (digipack bonus track)
18. Everything In Mono (digipack bonus track)

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. guim says:

    Bientôt sur la platine.

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