Petite devinette : quel style musical peuvent bien pratiquer des membres de Soilwork (Björn Strid) et Arch Enemy (Sharlee D’Angelo) lorsqu’ils décident de monter un side-project ? Du death suédois ? vous n’y êtes pas du tout, le style pratiqué par The Night Flight Orchestra est à mille lieues de la froideur scandinave, c’est bien de la chaleur d’un bon vieux hard rock auquel on a affaire ici avec ce groupe, formé depuis 2007, mais qui livre seulement cette année son premier album : Internal Affairs
Internal Affairs entre tout de suite dans le vif du sujet avec un “Siberian Queen” qui donne tout de suite le la : un titre mid-tempo mais néanmoins entraînant, rehaussé d’un solo d’orgue comme un bon vieux Deep Purple de la bonne époque. L’album alterne pendant onze titres (plus un bonus track), les titres rocks et efficaces, comme ce “West Ruth Ave” au refrain technique mais néanmoins très accrocheur, qui se conclut sur une partie “classic rock” du plus bel effet où le piano et la guitare se répondent, et titres au tempo plus calme, osons le dire, des ballades, sur lesquelles Björn Strid se la joue limite crooner (« Glowing City Madness »).
D’ailleurs, parlons en, de ce chanteur. Je ne suis pas un spécialiste de la carrière de Soilwork (bien que je vénère Natural Born Chaos, j’ai un peu lâché le groupe après), mais j’avais en mémoire que son chanteur donnait plutôt dans le gras et le touffu niveau voix. Il nous montre ici une tout autre facette de son talent, nous faisant profiter d’une très belle voix claire qui n’a rien à envier aux plus grands chanteurs de classic rock. C’est clairement le grand gagnant du disque, même si les guitaristes du groupe ne sont pas en reste, lui fournissant à la pelle du riff efficace sur lequel poser sa voix.
On pense lors de l’écoute à tous les grands groupes de hard rock et classic rock : The Night Flight Orchestra pioche ici et là : Iron Maiden pour une rythmique cavalière, Judas Priest pour un riff acéré, Led Zeppelin ou Deep Purple, voire sur les titres plus calmes, Toto. Le climax du disque est atteint sur le morceau de bravoure « Transatlantic Blues » et ses 8 minutes, titre commençant plutôt calmement pour nous livrer une partie instrumentale de haute volée à partir de sa moitié.
Au rayon des petits bémols, on pourra regretter une production un peu mollassonne : la batterie sonne tout petit (peut être un manque de moyens ?) et une petite baisse de régime sur la fin du disque. A part ça c’est une réelle bonne surprise, il suffit de fermer les yeux à son écoute pour s’imaginer au volant d’une décapotable sur une route californienne, prêt à bouffer du kilomètre à l’écoute d’une de ces radios classic rock américaines que l’on envie par chez nous.
Tracklist :
- Siberian Queen
- California Morning
- Glowing City Madness
- West Ruth Ave
- Transatlantic Blues
- Miami 5:02
- Internal Affairs
- 1998
- Stella Ain’t No Dove
- Montreal Midnight Supply
- Green Hills of Glumslöv
- American High
Je n’avais pas entendu parler de ce projet, mais pareil je vénère Natural Born chaos, donc faudra que je teste.