Voilà l’album qui va sans doute faire beaucoup jaser cette année. Encore que pour moi, le constat est plutôt simple : Soilwork vient de nous pondre son plus mauvais album et c’est d’ailleurs le premier album du groupe que je n’achèterai pas.
Stabbing Drama ne m’avait déjà pas emballé outre mesure. Un album correct mais l’essoufflement du style Soilwork semblait atteindre un niveau record. Enfin c’est ce que je croyais alors. J’avais conclu ma chronique de Stabbing en souhaitant un sursaut du groupe sur leur prochaine livraison.
Il y a bien des changements au menu, c’est indéniable. Mais ces changements se font dans l’accentuation du côté grand public qui commençait déjà à poindre un peu trop sur les dernières sorties et qui fait que Soilwork est devenu aujourd’hui une machine à pondre des titres formatés. Les titres de Sworn To A Great Divide sont donc plutôt courts et directs. Inutile de chercher une quelconque trace de complexité, c’est bel et bien perdu d’avance.
Speed avait annoncé que « Soilwork se consacrait désormais à écrire des titres directs, sans fioriture ». Il n’a pas menti. Seulement voilà, ces titres sont plats, sans saveur, et complètement répétitifs.
J’ai réellement peiné pour arriver à écouter cet album ne serait-ce qu’une seule fois en intégralité. Le choc est rude pour le fan du groupe que j’étais autrefois.
L’album est dans l’ensemble bien mou, aucun titre ne fait réellement décoller la sauce, et ce n’est pas faute d’essayer de faire du genou aux fans des premiers albums du groupe avec un ou 2 titres qui balancent (très temporairement malheureusement) la sauce façon thrash comme au bon vieux temps, à l’instar de ce « The Pittsburgh Syndrome », seul éventuel rescapé de ce naufrage quasi-complet.
Le groupe s’oriente même de plus en plus vers ce qu’il convient de qualifier de « pop metal », chose qui ne serait pas forcément négative si les compos tenaient la route, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Il me semble évident qu’aucun titre de cet album ne mériterait de figurer sur un éventuel best-of du groupe. De là à en conclure que le départ de Peter Wichers (remplacé par Daniel Antonsson de Dimension Zero) qui était le compositeur principal de l’équipe, a grandement mis à mal le combo suédois, il n’y a qu’un pas que je franchirai allégrement.
Le problème se situe dans la niaiserie hallucinante de la plupart des titres de l’album due au systématisme des refrains en chant clair. Pas que Speed ait des défaillances à ce niveau, c’est même le contraire, il chante toujours aussi bien, peut-être même encore mieux. Mais les refrains sont bateaux, tombent à plat et ruinent totalement la nervosité de certains titres. Il suffit d’écouter par exemple « Light Discovering Darkness » (qui démarre comme un pur morceau de pop), « I Vermin », ou encore « 20 More Miles » qui démarrent bien et tombent dans l’insipide trop rapidement. « As The Sleeper Awakes » nous fait justement espérer un réveil, mais Speed a beau sortir un chant death, lorsque vient le refrain tout s’effondre à nouveau. Et tous les titres sont comme ça, il n’y a rien à retenir d’une écoute complère de l’album.
Clairement l’alternance entre agression et refrains mélodiques était bien plus réussie et intéressante sur des albums comme Natural Born Chaos ou Figure Number Five et aujourd’hui Soilwork est allé trop loin dans cette démarche pour rester le leader de la scène. Dans la veine de ces 2 albums, un groupe comme Scar Symmetry a clairement pris le relais et bien dépassé le maître en seulement 2 albums.
Quant à l’intégration de Dirk Verbeuren au poste de batteur, elle en devient pathétique quand on entend comme le talent de ce batteur d’exception est mal exploité sur l’album. Le bougre a bien du s’emmerder durant l’enregistrement tant même ses parties de batterie ne parviennent pas à donner un punch qui aurait pourtant été salutaire. On est bien loin de ses parties nerveuses, puissantes, dont bénéficiait Scarve, ou même Sybreed sur Antares. C’est simplement propre, mais sans la moindre étincelle de génie.
Le vrai (et seul) point positif de cet album est donc bien le chant de Speed (supervisé par Devin Townsend, mais on est loin de la géniale collaboration pour Natural Born Chaos), qui prouve qu’il est décidément un très bon chanteur dans le style, mais voilà qui fait bien peu lorsqu’arrive le moment de faire le triste bilan de ce très médiocre album plombé par des compos insipides et répétitives.
Un beau gâchis moi je vous le dis!
- sworn to a great divide
- exile
- breeding thorns
- your beloved scapegoat
- the pittsburgh syndrome
- i, vermin
- light discovering darkness
- as the sleeper awakes
- silent bullet
- sick heart river
- 20 more miles
- martyr (bonus track)
Je suis assez d’accord avec toi, sur à peu près tout, mais en un peu moins dur quand même. Je ne le trouve pas médiocre, mais juste très très moyen, un peu comme Stabbing The Drama d’ailleurs. Comme toi, c’est le premier Soilwork que je n’achèterais pas, ou en tout cas pas avant de le trouver pour trois fois rien…
médiocre=moyen.
Ca dépend, ça peut aussi vouloir dire minable, et je pense que c’est dans ce sens là qu’en causait Krakoukass ^^
Je pense aussi ^^. Je crois que souvent le mot médiocre est utilisé un peu de travers, pour prendre une signification plus négative que celle qu’il a à la base. M’enfin on comprend que le nouveau Soilwork est une belle merde apparemment (j’irai pas vérifier…).
J’avais bien aimé le précédent, on y trouvait du bon riff et des refrains tantôt agressifs, tantôt mélodiques mais toujours accrocheurs. Tout l’inverse de ce nouvel album où c’est la niaiserie qui prime, j’ai vraiment l’impression d’écouter une version édulcorée de « Stabbing The Drama ». A Dégager effectivement.
Scar Symmetry est à des annés lumières dérrière Soillwork question, allez, au hasard, chant, son, maturité des compos.
Cet album n’est peut-être pas leur meilleur, mais la chronique fait plus le procès d’une orientation musicale que de la qualité intrinsèque de la galette.
Tout n’est pas bon dans cet album, c’est clair, et il peut paraître assez mièvre par certains aspects, mais de la patate, y’en a, des refrains splendides aussi, quelques prises de risques sur des harmonies ou des plans rythmiques alambiqués.
Moi je fais le pari d’un nouveau départ, plutôt que de nier en bloc toute évolution musicale
je pense que tu mal lu la chronique : elle ne critique pas l’évolution en soi mais la manque de qualité dans ladite évolution
Ayant découvert Soilwork avec « Stabbing… », je ne peux pas prétexter un « c’était mieux avant » pour justifier ma désaprobation vis-à-vis de cet album, mais ayant un peu rattraper mon retard en écoutant globalement leur discographie, il semble certain qu’ils vont dans une direction précise et que cette dernière n’est pas au goût de beaucoup. SOilwork va peut-être simplement changé de public.
Perso, j’en reste à « Stabbing » que je trouve très bon dans ce genre, et pour la déconne, je me mets totalement à l’opposé de Kill Your Dog : Scar Symmetry a tout déchiré avec son magistral « Symetric in Design », il va être je pense très difficile de jouer sur ses plate-bandes.
Pense ce que tu veux Kill Your Dog, tu as le droit de ne pas être d’accord. Mais effectivement comme le souligne Darkantisthène, je critique surtout la platitude de leurs compos, et l’ennui qui en découle à l’écoute. Leur évolution ne me dérangerait pas si elle rimait avec qualité. D’autre part je suis en total désaccord avec toi sur Scar Symmetry, et notamment sur le chant qui est totalement monstrueux chez Scar Symmetry justement. Les 2 albums de Scar sont des tueries ce qui est loin d’être le cas des derniers Soilwork…
Je n’ai pas écouté l’album, juste les morceaux sur myspace. Je connais toute la discographie de Soilwork, les changements sont clairs, mais contrairement à vous j’y trouve pas que du négatif. Certains riffs sont monstrueux, Soilwork a poussé la cohésion guitares/batterie, les idées sont franchement là, ça dépote. On retrouve certains élements des plus plaisants dans le chant hurlé qu’on retrouvait sur les albums précedents. Maintenant j’imagine qu’écouter l’album entier doit donner une autre dimension, peut-être toujours la même chose, le même schéma pour chaque morceau etc… Personnelement c’est déjà ce qui me saoulait le plus chez Soilwork depuis le premier album… Trop grand public peut-être, mais je me laisserais tenter, je sais que j’y retrouverais ce que j’aimais le plus chez ce groupe, en amélioré.