On ne change pas une équipe qui gagne (de l’argent) : en adaptant une nouvelle fois un roman de Tolkien (pourtant bien plus court) sous forme de trilogie, en utilisant les mêmes recettes cinématographiques, Peter Jackson n’a clairement pas choisi la voie de l’originalité. D’autant plus que le réalisateur amorce une nouvelle fois son récit par un prologue plutôt drôle et réussi, avant que ne débute la véritable quête. Plus simple que celle du Seigneur des Anneaux, celle-ci peut cette fois se résumer à une chasse au trésor. Par essence moins dramatiques que celles de son prédécesseur où l’avenir du monde était en jeu, les aventures de Bilbo le hobbit épousent donc une ligne narratrice très simple, finalement assez proche de celle d’un FPS.
Puisque ce récit simple ne porte pas en soi le souffle épique de la trilogie précédente, c’est à grand renfort d’effets visuels toujours plus démesurés que Peter Jackson tente d’insuffler une dimension dramatique à son œuvre. Et c’est plutôt réussi, puisqu’on se laisse facilement porter par la splendeur visuelle du film qui ne s’accorde que très peu de temps morts. Ce sont d’ailleurs souvent ces moments-là qui sont les moins réussis, les dialogues creux et ratés n’arrivant alors pas à masquer le relatif vide de la trame. Heureusement, les personnages sont une nouvelle fois façonnés avec classe, et c’est avec plaisir que l’on passe 2h45 à les suivre. D’autant plus que les décors et paysages sont absolument superbes et que cet environnement est utilisé de façon incroyablement virtuose durant les combats, malgré une caméra parfois trop virevoltante qui nous rappelle quelque peu lourdement que l’on est là pour nous en prendre plein les yeux. Sans compter les innombrables travellings, qui, s’ils sont incontestablement maîtrisés et réussis, donnent l’impression que Peter Jackson s’accommode parfaitement d’une certaine routine. Cela devient plus fâcheux lorsque l’on s’aperçoit que le réalisateur néo-zélandais semble sacrifier une certaine crédibilité des combats à sa débauche d’effets visuels. Si bien que l’on se lasse quelque peu de ces confrontations mettant en scène des héros qui semblent quasi-immortels. Mais cela n’empêche cependant pas d’apprécier le spectacle, à condition de mettre quelque peu son cerveau de côté.
Au final, malgré sa prise de risque minimum et sa mécanique implacable de superproduction ultra-calibrée, Bilbo le hobbit n’en reste pas moins un film sacrément efficace, un quasi-remake dont la principale réussite est de ne pas être raté. C’est donc avec un plaisir certain qu’on se laisse porter et que l’on s’immerge dans ce splendide univers fantastique, avant d’être stoppé net dans son voyage par la fin mal placée qui sacrifie la continuité narrative aux considérations du marketing. Tant pis, on attendra la suite…
Un des rares films que j’ai envie de voir et qui devrait sortir ici en Thaïlande bientôt je pense. J’espère qu’il y a le minimum de dialogue et le maximum de baston.
Passé la première demi-heure ça devrait aller pour toi alors.
C’est une nouvelle trilogie ? j’étais persuadé que c’était un « one shot » ?!!
C’est bien une trilogie :
http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/07/31/peter-jackson-fera-bien-une-trilogie-de-bilbo-le-hobbit_1740399_3246.html
Tout à fait d’accord cher critique.
J’ai fait le choix d’aller le voir en 3D. Je ne sais pas si c’était le bon mais pour ma 1ère 3D j’en ai pris pour mon grade.
Niveau cerveau sinon je n’ai pas été dérangé… Je l’avais laissé au repos chez moi :)
Bonne surprise pour moi aussi ! Une vraie gourmandise jamais indigeste…
Putain qu’est-ce que je me suis fait chier devant ce film! Certes c’est beau, c’est grandiose, c’est divertissant, etc, mais tartiné sur presque 3h c’est très long!
« c’est à grand renfort d’effets visuels toujours plus démesurés que Peter Jackson tente d’insuffler une dimension dramatique à son œuvre »
Voila « toujours plus démesurés » c’est ça! Sauf qu’au bout d’un moment c’est l’overdose et que ça ne masque plus vraiment le vide.
« Cela devient plus fâcheux lorsque l’on s’aperçoit que le réalisateur néo-zélandais semble sacrifier une certaine crédibilité des combats à sa débauche d’effets visuels. Si bien que l’on se lasse quelque peu de ces confrontations mettant en scène des héros qui semblent quasi-immortels »
Donc, trop d’effets spéciaux tue les effets spéciaux, ajouté à l’ambiance gentillette et aux dialogues guimauves on a un film qui est quand même assez creux et pénible sur la durée. Voila, j’en ai quand même pris plein les yeux au ciné (difficile de dire le contraire), mais j’espérais un peu plus de consistance.
Exactement, rien à rajouter! C’est le summum avec la grotte des gobelins, le moment où j’ai définitivement décroché.
quand tu as vu le « Hobbit, tu as rit » ?
Déjà un grand bravo à Joss qui est toujours aussi fendant… :OP
Sinon et hélas, je hais déjà ce film avant de l’avoir vu (je sais c’est mal). Mais je déteste la vision que Jackson a des personnages de Tolkien justement. Ces hectolitres de sirop, ces hobbits larmoyants (qui à mon sens sont plus des gentlemen farmer que ces… choses), ces nains à l’humour lourdingue, ça me sort par les yeux. L’auteur avait un humour léger et finalement assez détaché qui faisait toute l’élégance de certains dialogues. Je me souviens avoir pas mal souri à la lecture de certains échanges entre les protagonistes. Avec Jackson, c’est le tracto-pelle au service de la vanne.
Visuellement, je reconnais le boulot léché, les efforts sur les différents univers, le projet colossal qu’a constitué l’adaptation, etc. Mais alors tout cet attirail au service de ces « pantins tantôt mous, tantôt provoquant » comme dirait Super Résistant, ça me gâche le plaisir. Je materai ça un dimanche soir sur TF1 en grognant pendant tout le film.
De mon côté j’ai trouvé ce film ennuyeux au possible. Je n’avais pas lu le livre donc je ne peut pas comparer (enfin j’ai pu comparer vite fait avec une BD adaptée du livre que j’ai chez moi), mais d’un point de vue cinématographique l’intérêt frise le néant. En 2012 on peut encore être impressionné par ces décors numériques ? certes c’est joliment fait mais une fois qu’on a vu le seigneur des anneaux l’effet de surprise ne prend plus. Quant au divers monstres je les ai trouvé bien laids, tout droits sortis d’une cinématique de jeu vidéo. Les dialogues sont chiants (ils ont tous un balais dans le cul quand ils causent, sur 2h30 les tentatives d’humour se comptent sur les doigts d’une main) et les scènes d’actions sont peu crédibles. Oui c’est de l’heroic-fantasy mais à force de vouloir trop en faire dans l’action, on ne tremble même plus pour les héros, même avec une montagne sur la tronche ils s’en sortent sans une égratignure. Bref, à oublier.
Je voulais aller le voir pendant les vacances, j’ai pas pu et finalement j’ai peut être bien fait, à vous lire.
Je me demande tout de même comment on peut faire trois films de trois heures avec un bouquin qui fait 350 pages à l’intrigue aussi sommaire que Bilbo The Hobbit…
@Angrom: Jackson ne s’est jamais encombré des storylines ni du respect des oeuvres originales, j’imagine qu’il va broder sur des plombes et rajouter sa subtile « touche personnelle » pour tirer un max de la vache à lait hollywoodienne.
@ennoia : ok pour broder, mais faire 9h de film avec trois cents pages d’un bouquin dont l’intrigue se résume à « on y va et on en revient » c’est plus de la broderie, c’est la Tapisserie de Bayeux !
eh ben, me suis bien fait chier aussi ! 50 min « d’intro », c’est long, surtout quand c’est faiblard au niveau de la mise en place des personnages (le repas chez Bilbo est d’un lourd…) ; des trucs de réalisation qui m’exaspèrent (les types se toisent les yeux dans les yeux à 200m de distance par ex), des scènes de combats risibles, à la limite du shoot’em up (chez les gobelins…), des longueurs (les énigmes entre Bilbo et gollum!), des incohérences (dans la première trilogie, Bilbo est vieux quand il trouve l’anneau, là il est jeune, tout va bien les gars) ; fumiers va !
Bon j’ai tenté le coup… j’ai tenu une demi-heure. Le nain à la tête d’Amish m’a tuer. Je retourne au bouquin. Pour les feignants de la lecture, la version lue par Dominique Pinon est très chouette.