Tout va de plus en plus vite. Daniel Halévy l’avait remarqué il y a maintenant plus de 60 ans (non, pas dans la comédie musicale « Les dix commandements », suivez bon dieu). Notre musique préférée n’échappe pas au phénomène et il n’est alors pas toujours aisé de suivre le rythme. Heureusement, certains groupes nous aident dans notre démarche en parvenant à nous mettre un coup de boule dans les couilles (ou les ovaires, ne faisons pas preuve de discrimination) en deux temps trois mouvements. Necronomic warfare a indéniablement cette vertu.
Quand un groupe, qui a à peine 2 ans d’existence et seulement une démo 3 titres dans sa besace (Dragged down to hell, 2013), est capable de proposer 48 minutes d’immondices jouissives, on est presque fondé à faire adopter par de hautes instances une charte des droits et (surtout) des devoirs musicaux pour permettre l’émergence d’un devoir de continuation. En clair, si Trenchrot cessent toute activité, on peut leur lancer les huissiers au cul pour qu’ils les claquent dans un studio manu militari. Je ne tolérerai pas que la petite tuerie qu’est Necronomic warfare ne connaisse pas de successeur – sauf si le successeur est pourri de l’oignon, évidemment, là je préfère carrément que les 4 chiens fous se jettent dans la gueule d’un crocodile affamé et que ce brave animal les défèque sur la dépouille putréfiée d’un corbeau.
Certains parmi vous (l’élite, soyons clairs), après quelques écoutes, seront peut-être encore moins magnanimes que moi et je ne peux assurément pas leur en vouloir. Bolt Thrower, Death, Asphyx, Autopsy, Obituary. Si tous ces petits comiques provoquent chez vous une série d’érections digne d’un ex d’Anne Sinclair, ne prenez même pas la peine de lire la fin de cette phrase, elle ne vous ferait que perdre un temps précieux que vous pourriez consacrer aux multiples écoutes d’un premier album qui finira dans le top de bons nombres d’amateurs de death old school. J’aurais pu être moins catégorique si le solo de « Mad dogs of war » ne m’avait pas autant replongé dans l’ambiance de Slowly we rot (Obituary) ou de Shades of god (Paradise Lost), 2 albums qui figurent au Panthéon de mes années de « formation ». Ces quelques secondes auront clairement permis à Necronomic warfare de s’installer durablement près du lecteur, lecteur qui doit désormais être régulièrement traité au Frameto.
Chaque titre apporte son lot de riffs corrosifs et de vocaux écorchés. On a mal pour eux. Mais on ne fait preuve d’aucune compassion, ils ont choisi la voie de la douleur, tant pis pour eux, qu’ils assument. Parce qu’ils nous font du bien ces Américains. On a le fion tout rouge, le cou déglingué, mais on a envie de refoutre une bonne couche de sels sur les plaies dès que les enceintes ont pris un peu de repos et qu’on a retiré la rouille autour de l’ampli.
Tracklist :
01-Death by Trenchrot
02-Gustav Gun
03-The Most Unspeakable of Acts
04-Mad Dogs of Wars
05-Sickening Devotion
06-Necrotic Victory
07-Maddening Aggression
08-Necronomic Warfare
J’écouterai voir si j’aime bien mais la chronique m’aura au moins donné l’occasion d’apprendre ce qu’est du Frameto
Après une bonne quinzaine d’écoutes, je le trouve très bon aussi cet album, une très très bonne surprise. Pas un clone ni un groupe surfait, juste un groupe qui balance la purée comme il faut sans être particulièrement origiial certes(les influences que tu cites sont bien présentes) mais avec suffisamment de talent et des compos solides que pour qu’on y retourne avec plaisir. J’aimerais aussi un autre album et encore meilleur. Avec leur potentiel, il y a moyen :-)
Je n’ai eu accès qu’à des extraits pour l’instant mais ca m’a l’air intéressant tout de même