Déjà 20 ans d’activisme dans le giron de l’USBM pour Krieg, une longévité n’étant pourtant pas du tout synonyme de repos sur ses lauriers. En attendant une suite à l’excellent The Isolationist (2010), la bande à Imperial a sorti de nombreux splits et EPs, et la majorité cette année ! (trois splits avec Ramlord, Wolvhammer et Moloch, ainsi que deux EPs). Transient revient donc à du long format, mettant en lumière les différentes facettes du groupes, du « classique » à du plus inattendu…
Partagé entre son aspect in your face et son visage plus mélodique, Transient débute par un Order Of The Solitary Road à l’intro, entre Neurosis et du dark ambient, surmontée de quelques bruitages synthétiques avant d’entrer dans le vif du sujet: du black metal déshumanisé à son courant plus rock’n roll roots, il n’y a qu’un pas. Une vision toute en contraste qui va se poursuivre tout au long de cet album, entre USBM typique mais foutrement efficace (Circling The Drain, Time) et black metal hommage aux débuts de la scène, c’est à dire de la sauvagerie pure et simple, sans concession dans ses cartouchières (Return Fire).
La fin de l’album possède ensuite son lot de surprises. Il y a d’abord Winter, reprise d’Amebix pour laquelle le chant d’Imperial se mue pendant les couplets en harangues crustisantes avant de reprendre sa voix « classique » pour gueuler « Winteeeer ». Une revisite bien sombre marquée notamment par le jeu de batterie tribal de J. Dost. Walk With Them Unnoticed rallume ensuite la lumière, Krieg se montre là plus accessible mais non moins virulent. Un aspect mélodique prenant (quoique toujours oppressant) qui va se poursuive pendant Ruin Our Lives aux allures de Nachtmystium (dans lequel Imperial a joué), un mid-tempo envoutant jusqu’à un surprenant break et un redémarrage à fond les ballons surmonté d’un peu de bidouillages electroniques. Un attrait pour les bidouillages qui se confirme sur Home, à l’ambiance à part, entre spoken words et bruits en tous genre sacrément inquiétants. Enfin, Gospel Hand termine ce Transient par un mélange de noirceur rageuse et de mélodies, soit une sorte de condensé de ce que nous a offert cet album auparavant.
Musicalement plus proche de Nachtmystium que jamais, Krieg ouvre son champ d’action vers une variété mélodique et expérimentale qui a de quoi intriguer les amateurs du groupe. Un groupe qui fait ce que bon lui semble, qui brise toute monotonie, qui évolue tout en n’abandonnant jamais son attache aux traditions du black metal. Black metal is Krieg, Krieg is black metal !
- Order Of The Solitary Road
- Circling The Drain
- Return Fire
- To Speak With Ghosts
- Atlas With A Broken Arm
- Time
- Winter (Amebix cover)
- Walk With Them Unnoticed
- Ruin Our Lives
- Home
- Gospel Hand
très belle sortie, je suis moins fan de la « 2ème » partie de l’album mais ça reste très intéressant dans le style.