Formé en Avignon en 2011, Mudbath s’est fait connaitre l’année suivante en sortant une démo (Red Desert Orgy) et en faisant pas mal de premières parties de concerts, joutant notamment avec les montpelliérains Verdun, avec qui ils partagent le goût du riff poisseux et de l’extrême lourdeur, à plusieurs reprises. 2015 voit donc le groupe revenir armé d’une nouvelle offrande de sludge/doom made in Southern France.
Corrado Zeller propose aujourd’hui trois nouveaux morceaux (pour une durée totale de 37 minutes donc autant dire que l’on a affaire à du monolithique !), trois titres faisant se juxtaposer accords gras et ambiances moribondes. Thus I Saw The Destructive Voracity Of An Obsessive Ritual lance la machine entre sludge, doom et même un peu drone (cette manière de faire durer les notes) dans une optique rappelant autant Thou que Cough. Quasiment onze minutes d’écrasement vertébral contrastées par l’intro black metal de Shrim Alternative Healing Center.
Une intro montrant que même avec du blast, Mudbath sait se montrer aussi oppressant que lorsqu’il fait durer le plaisir (une optique proche de celle de Rorcal). Pourtant ce morceau va à nouveau ralentir, toujours de façon aussi pachydermique mais plus « mélodique » avec ces tremolos qui apparaissent et se trainent dans un magma davantage postcore du meilleur effet. Enfin Salmonella et ses 18 minutes développe au ralenti une atmosphère maladive et déshumanisée, un pavé plus difficile à encaisser que les deux titres précédents, mais qui ne laisse pas indemne.
Corrado Zeller est une masse informe, suintante et grasse qui prend son temps pour vous happer et vous faire comprendre votre douleur. Un bain de boue oppressant et malsain tel un fils illégitime d’Electric Wizard, de Thou et des Melvins sur lequel il va désormais falloir compter. Tuerie.
- Thus I Saw The Destructive Voracity Of An Obsessive Ritual
- Shrim Alternative Healing Center
- Salmonella