Déception. Je suis déception. The Melvins sort enfin un nouvel album après une foultitude de sorties (les projets avec Lustmord et Jello Biaffra, la réédition du 26 songs et des Mangled demos, le Houdini live 2005…) et c’est A Senile Animal qui sort. Un album sympathique au demeurant. Ambiance stoner rock plombé à la Melvins like, alternance de morceaux longs et courts à l’image de l’éternel duel entre leurs influences punk et metal, un packaging toujours aussi déjanté où le grotesque se tape l’ironie à grands coups de parties de jambes en l’air. Bref tout est bien en place… Oui mais moi je m’emmerde !
Après avoir dégagé leur bassiste (pour on se sait quelle obscure raison, peut importe c’est une constante chez eux, une allergie chronique peut-être…) les deux têtes de pont de King Buzzo et Dale Crover se payent les services du duo Big Business, Coady Willis et Jared Warren. Respectivement batteur et bassiste de leur état, les voilà embarqués pour l’enregistrement de ce « Senil Animal ». Une guitare, une basse et deux batteries. Pourquoi pas. J’avais découvert le groupe Big Business avec leur album Head for the shallow qui il est vrai à défaut d’être exceptionnel naviguait dans les eaux troubles d’un rock déjanté, plombé s’il en est, mais à même de vous secouer le cul et vous mettre la banane pour la journée. La rencontre des deux entités était donc de prime abord une bonne surprise.
Pour autant les écoutes se succèdent, et la perplexité demeure… Là où un Houdini, un Stoner Witch ou un the Maggot vous collent direct une droite, le son bien plombé et le grain de folie (de génie ?) droit dans leurs bottes, A Senile Animal s’enlise. S’enlise dans le conventionnel de quelques riffs grassouillets, de rythmes monotones, d’une production sans relief, blême et ça c’est impardonnable pour un groupe tel que The Melvins. Je vois déjà des mines déconfites à la lecture de ces lignes et des commentaires me pleuvoir sur la gueule comme si le Christ chiait encore ses p’tits pains mais c’est ainsi. A Senile Animal m’emmerde. Sur les dix morceaux que composent cet album seuls les très catchy « A history of drunk » et « Rat Faced » dans leur format 2’30 et « A history of bad men » et sa basse lancinante me font dresser l’oreille. C’est un peu court dirait la célèbre réplique… Le reste se trouve noyé entre instants sympathiques et litanies de batteries. Ces satanées litanies de batteries, duel de deux batteurs excellents certes mais moi ça m’emmerde les solos de batteries. Résultat un « The Hawk » et un « You’ve never been right » ruinés par ces solos de finish, et un « Blood Witch » qui ne démarre jamais coincé entre son riff livide ultra répétitif et son duel de baguettes. J’occulterai bien évidemment l’enchaînement « The mechanical bride » et « A vast filthy prison », les deux morceaux se noyant dans une facilité navrante entre des batteries mono rythmes et des riffs séculaires, le long de leurs 6’40 respectives – le tout n’ayant même pas l’excuse d’une efficacité bon teint… Oserai-je parler de remplissage ? Quoiqu’il en soit « A vast filthy prison » est certainement ce que j’ai entendu de plus ennuyeux de la part de The Melvins. Tout comme « Civilized worm »…
Bref déception… Cet album est une déception car en aucune façon je sens ce grain de folie qui anime le reste de la production de ce groupe que je choie habituellement pour ces délires soniques, son ambiance de folie, son gros majeur tendu d’ironie et de cynisme… En temps normal Messieurs vous aimez bien vous foutre de la gueule du monde ? Là je crois que la coupe est pleine…
- the taking horse
- blood victim
- civilized worm
- a history of drunks
- rat faced granny
- the hawk
- you’re never been right
- a history of bad men
- the mechanical bride
- a vast filthy prison
Certes les Melvins ont été plus aventureux, dingos et inspirés par le passé mais il n’empêche que j’écoute ce Senile Animal avec beaucoup de plaisir. Pas vraiment de titres de remplissage mais pas non plus de titres exceptionnels non plus, la bande à Buzzo s’est « contenté » de pondre 10 titres de bonne facture, voire de très bonne avec « a history of drunks », « the hawk », « a history of bad men » ou enore « civilized worm » que j’aime beaucoup. Donc pas de révolution mais pas de quoi les lyncher non plus, ce nouveau Melvins est bon à prendre à défaut d’être exceptionnel il est vrai. Va pour 15/20 ^^
entre « c’est du bon » et « yeah » :-)
c’est fou comme les critiques peuvent etre différentes
Ils ne laissent pas indifférents… C’est déjà ça et ils adorent jouer avec…
bien vu Neuro!
bonne chro qui au delà l’avis personnel sur ce disque, a le grand mérite de trancher par rapport à cette hégémonie que l’on rencontre un peu partout autour des Melvins en ce moment. (perso je suis pas du tout fan…)
moi qui est souvent tendance à m’emmerder avec leurs expérimentations qui ont fait leur réputation, je dois dire que j’ai tout de suite adhéré à ce disque, comme beaucoup, sans doute pour les même raisons. passé l’enthousiasme des premières écoutes répétées ad nauseam, il m’enchante déjà moins. bon, mais pas un chef d’oeuvre non plus.
Et bien pour moi c’est le meilleur album des Melvins j’ai le plus acroché sur celui la!
Une hégémonie autour des Melvins? Et personne m’a rien dit^^ Sinon cet album est probablement le meilleur qu’ils aient pondu depuis Stag à mon sens…
Cet album est rapide , punk, plutot jouissif (Rat Faced, The Hawk !) mais il a moins de charme que les autres que je connais du groupe, les classiques de chez Atlantic.
Je trouve que le concept des deux batteurs n’est pas vraiment exploité, les solos sont dispensables. Il reste accrocheur et efficace mais pas excellent.
Un peu perplexe aux premières écoutes voire déçu, mais au fur et à mesure des écoutes suivantes cet album prend de plus en plus d’ampleur (très bon terme pour définir cet album). Au final, excellent album à placer directement au milieu des Stoner Witch, Bullhead, Houdini et autre The Maggot. Mon préféré reste toujours Lysol, ceci dit…
Je continue à tester… Je ne renierai aucun de mes mots…