Jeune formation bordelaise, Solitone officie dans un screamo chanté en français uniquement, prenant aussi des inspirations dans le post-hardcore voire le post-rock. De par son titre, Lame De Fond semble montrer qu’un cap est franchi depuis la démo deux-titres Première Vague (2016), on prend les mêmes éléments et ils deviennent déchaînés à l’image de la très jolie cover ?
La musique de Solitone s’appuie sur une voix scandée de manière assez particulière, pas vraiment hurlée, ni chantée, on peut sentir en elle un certain vécu, une vraie détresse en tous cas. Un timbre et une manière de chanter auxquels il faut s’habituer – rappelant un peu celui de Grand Terminal (dans ses accès nerveux) – servant idéalement des paroles fortes et souvent pessimistes traitant par exemple de la dépression et de l’isolement. Une personnalité complétée par des musiciens au diapason, contrastant allègrement leurs vélléités punk par de superbes instrumentaux nous rapprochant régulièrement d’ambiances post-rock qui auraient presque mérité de s’étendre un peu plus longtemps (même pendant « Adéenne », joli interlude d’un peu plus d’une minute).
Des zones d’éclaircies qui ne sont donc là que par intermittence, laissant le champ libre à cette grisaille amère mais néanmoins tendue. Ces sept titres aux variations entre mer d’huile et eaux plus tumultueuses (avec quelques agréables relents d’Amanda Woodward) semblent composés avec une certaine minutie, permettant à cette Lame De Fond de nous transporter dans une introspection finalement assez douce. Jolie découverte !
- Sans Issue
- L’éclat Des Lampadaires
- L’imposture Se Discerne
- Coupable
- Les Naufragés Des Mauvais Temps
- Adéenne
- Tourner La Page
