Sorti dans un premier temps fin 2018, Autumnalia revient à nouveau en format vinyle cette fois, l’occasion de (re)découvrir ce premier album de Riah. Le quintet italien (de Bologne) développe dans ces cinq titres un mélange personnel de post-rock, d’ambient et de parties plus musclées, le tout dépeignant donc des paysages sonores tantôt paisibles, tantôt plus tempétueux, englobés dans une atmosphère mélancolique.
Pas de mystère avec le bien nommé « Melancolia », une ouverture qui ne va d’ailleurs pas mettre bien longtemps pour nous en convaincre. Riah démarrant par un titre mouvementé, entre plénitude post-rock et attaques franchement metal, pour neuf minutes où la tension l’emportera sur le calme. Le court « Dastin » nous y renverra d’ailleurs, vers le calme, grâce à une guitare clean très pure, cristalline. Cependant la distorsion se ramènera à nouveau, pour un rendu pas trop loin d’un Russian Circles, d’un Pelican ou d’un If These Trees Could Talk. Titre après titre, Riah démontre qu’il maîtrise son atmosphère, que le calme n’est là qu’en apparence et que la rythmique vient souvent s’emballer. Bref, leur vision des choses « beauté vs. brutalité » correspond bien à ce que l’on entend là.
La preuve une nouvelle fois avec « Il Sogno Del Buio » où les notes plutôt délicates se voient soudain recouvertes par des secousses sismiques de gros riffs saccadés. La suite de ce titre sera encore plus mouvementée, secouée entre les grondements (avec une étonnante prestation de la basse) et l’aspect aérien suppléé par un synthé. « Luce » (rien à voir avec l’album de leurs compatriotes de The Secret) viendra ensuite distiller un post-rock subtil, plus classique dans sa forme mais aux mélodies envoûtantes. Enfin « Taedium Imperat » conclut cet album par quelque chose d’un peu plus aventureux, la rythmique étant un peu plus enlevée et les riffs plus pesants, des velléités quasi doom rappelant un peu ce que fai(sai)t Caldera, pour un final assez percutant.
Autumnalia est au final un album entre deux eaux, d’une mer d’huile paisible à des torrents déchaînés, pourtant totalement cohérent et finement composé. Riah ne cède jamais à la facilité, joue avec les textures sonores, brise ses séquences mélodiques par des assauts frontaux (magnifiés par un mastering signé Magnus Lindberg), ce qui fait de cet album un objet intrigant et assez complexe. A découvrir.
- Melancolia
- Dastin
- Il Sogno Del Buio
- Luce
- Taedium Imperat